Avec l’hiver qui arrive à grands pas, la ville de Paris lance sa troisième campagne Quartier moineaux afin de sensibiliser les habitants à la préservation de l’habitat de la nutrition de ces oiseaux.
Ils étaient autrefois l’emblème de la capitale. Pourtant, le « piaf » a quitté Paris, allant chercher refuge et nourriture ailleurs. Selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la ville aurait perdu 70% de sa population de moineaux, ne comptant plus que 10.000 couples contre 42.000 il y a cinquante ans.
Aussi, depuis trois ans, la mairie et la LPO organisent-elles la campagne Quartier moineaux qui installe peu à peu des dispositifs de sauvetage dans les arrondissements de la ville.
Sur le site de la LPO Île-de-France, il est expliqué qu' »en 2022, l’opération visait trois quartiers, dans les 13e, 14e et 18e arrondissements. Il s’agissait alors de tester la méthode avant de l’élargir à des zones plus nombreuses. Pour 2023, quatre nouveaux quartiers ont été ajoutés dans les 11e, 12e, 19e et 20e arrondissements. »
Si certains de ces dispositifs seront placés dans des lieux publics tels que les parcs ou certains bâtiments, la campagne fait surtout appel à la bonne volonté des Parisiens qui sont invités à s’inscrire afin d’installer un nichoir chez eux. Les installations se font dès maintenant et jusqu’au mois de janvier 2024.
Entre mars et avril prochain, des graines à semer seront aussi fournies aux Parisiens volontaires afin de les planter dans des bacs à plantes. « En germant, explique la Mairie de Paris, elles produiront des fleurs riches en nectar et donc favorables aux insectes qui sont indispensables au nourrissage des oisillons. Puis donneront de nouvelles graines qui seront consommées par les moineaux. »
Un retour d’expérience étant le bienvenu, les participants seront aussi invités à faire part de leurs observations quant à l’occupation des nichoirs.
Sur son site, la Mairie précise qu’il est aussi possible pour les habitants de quartiers n’intégrant pas encore le programme, de participer en fabriquant leur propre nichoir ou en semant certaines graines particulièrement appréciées des moineaux : tournesol, amarante queue de renard, lin varié, bleuet, scabieuse pourpre, onnaie du pape, mélisse officinale, achillée grise, fenouil vivace, Momnarde vivace, pimprenelle géante, phacélie, coquelicot, etc. le choix est large.
Mais la Ligue a constaté un manque d’intérêt des Parisiens pour le sauvetage de ces petits oiseaux dans la capitale.
Pourquoi cette désertion ?
Pour nidifier, les moineaux recherchent les anfractuosités des bâtiments. Or, avec les programmes de rénovation urbaine et d’isolation, ces petits trous se font bien rares. À cela, s’ajoute la raréfaction des insectes et des plantes à graines, sources de nourriture pour les moineaux.
L’abattage d’arbres et d’arbustes ainsi que l’agriculture intensive pratiquée en Ile-de-France ont aussi fait leur œuvre au cours des dernières décennies, faisant fuir, non seulement les moineaux, mais aussi les hirondelles.
Selon une étude parue en novembre dernier et menée conjointement par la LPO et le Muséum d’histoire naturelle, 90 % des hirondelles ont disparu en Île-de-France et à Paris. De 400 couples, on serait passé à quelques dizaines seulement en vingt ans. Insectivore exclusif, l’hirondelle ne trouve plus suffisamment de nourriture, du fait, entre autres, de l’épandage de pesticides, non seulement dans les champs franciliens mais aussi dans les parcs et jardins parisiens.
« Même si la politique zéro pesticides menée par la Ville depuis dix ans a fait revenir quelques insectes, cela reste insuffisant », relativise Philippe Maintigneux, chargé de l’étude des moineaux à la LPO, sur Le Parisien.
Bref, les défenseurs des animaux ont encore bien à faire pour leur rétablir des conditions de vie correctes dans la capitale.
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