Opposés à la politique de leur Premier ministre, les Israéliens manifestaient leur colère à Jérusalem ce week-end.
Des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue lundi en Israël pour la troisième soirée consécutive afin de manifester leur colère contre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que certains veulent « chasser » du pouvoir dans l’espoir de « sauver » le pays.
Des manifestations de masse réunissant des familles d’otages retenus à Gaza après avoir été enlevés lors de l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre, et des opposants au gouvernement de droite ont provoqué des perturbations à Jérusalem et Tel-Aviv samedi et dimanche.
Alors que des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées à Tel-Aviv et devant le Parlement israélien lundi à Jérusalem, des manifestants ont exprimé auprès de l’AFP leur colère contre M. Netanyahu.
La sécurité des Israéliens en question
« Il s’agit d’une crise existentielle pour Israël », a déclaré Einat Avni Levi, 40 ans, dont la famille a dû fuir le 7 octobre le kibboutz Nirim, situé à un peu plus d’un kilomètre de la barrière de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza.
« Si quelqu’un vient me chercher dans mon lit et que je ne peux pas faire confiance à mon armée et à mon gouvernement pour venir me sauver, je ne peux pas vivre ici », a-t-elle déclaré, en référence aux plus de 250 otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque ce jour-là. M. Netanyahu a longtemps affirmé qu’il était le seul dirigeant capable d’assurer la sécurité des Israéliens, une affirmation qui a depuis été battue en brèche.
Le général de brigade Reuven Benkler, 65 ans, sorti de sa retraite après le 7 octobre pour servir pendant un mois à la frontière libanaise, a fait l’éloge de l’offensive militaire israélienne à Gaza. Mais il a aussi critiqué M. Netanyahu, estimant que le seul objectif de cette guerre était de « maintenir Bibi au pouvoir », référence au surnom de M. Netanyahu, qui est le Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël.
Comme de nombreux participants aux manifestations anti-Netanyahu, il estime qu’il n’y a « aucune chance que les otages rentrent chez eux tant qu’il est au pouvoir. Il a sacrifié 134 otages pour rester au pouvoir », a déclaré M. Benkler à l’AFP.
Une alliance avec les ultra-orthodoxes
Les partisans de M. Netanyahu estiment eux que ce n’est pas le moment de changer de dirigeant. « Rentrez chez vous. Vous aidez le Hamas », a crié un juif orthodoxe aux manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement avec des banderoles « Élections maintenant ».
De nombreuses personnes présentes devant le Parlement étaient furieuses que les ultra-orthodoxes israéliens, qui représentent environ 16% de la population juive, soient pour la plupart exemptés de service militaire.
C’est un « scandale », a lancé le général Benkler alors qu’Israël « a besoin de tous les hommes qu’il peut trouver », blâmant l’alliance avec les partis ultra-orthodoxes qui a permis à M. Netanyahu de rester au pouvoir.
Également opposée à l’exemption des ultra-orthodoxes, Tehila Elitzur, mère de six enfants, a toutefois estimé que la société israélienne fracturée devait s’unir, faute de quoi « nous mourrons ». M. Netanyahu « utilise les divisions pour rester au pouvoir », a-t-elle dit.
En Israël, le service militaire est obligatoire, mais les ultra-orthodoxes peuvent échapper à la conscription s’ils consacrent leur temps à étudier les textes sacrés du judaïsme, une exemption de longue date qui a pris fin lundi après une décision de la Cour suprême mais dont l’application est encore suspendue à des procédures en cours.
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