INTERNATIONAL

Familles d’otages et opposants au régime ensemble pour « sauver Israël » de Benjamin Netanyahu

avril 2, 2024 10:43, Last Updated: avril 2, 2024 10:44
By

Opposés à la politique de leur Premier ministre, les Israéliens manifestaient leur colère à Jérusalem ce week-end.

Des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue lundi en Israël pour la troisième soirée consécutive afin de manifester leur colère contre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que certains veulent « chasser » du pouvoir dans l’espoir de « sauver » le pays.

Des manifestations de masse réunissant des familles d’otages retenus à Gaza après avoir été enlevés lors de l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre, et des opposants au gouvernement de droite ont provoqué des perturbations à Jérusalem et Tel-Aviv samedi et dimanche.

Alors que des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées à Tel-Aviv et devant le Parlement israélien lundi à Jérusalem, des manifestants ont exprimé auprès de l’AFP leur colère contre M. Netanyahu.

La sécurité des Israéliens en question

« Il s’agit d’une crise existentielle pour Israël », a déclaré Einat Avni Levi, 40 ans, dont la famille a dû fuir le 7 octobre le kibboutz Nirim, situé à un peu plus d’un kilomètre de la barrière de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza.

« Si quelqu’un vient me chercher dans mon lit et que je ne peux pas faire confiance à mon armée et à mon gouvernement pour venir me sauver, je ne peux pas vivre ici », a-t-elle déclaré, en référence aux plus de 250 otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque ce jour-là. M. Netanyahu a longtemps affirmé qu’il était le seul dirigeant capable d’assurer la sécurité des Israéliens, une affirmation qui a depuis été battue en brèche.

Le général de brigade Reuven Benkler, 65 ans, sorti de sa retraite après le 7 octobre pour servir pendant un mois à la frontière libanaise, a fait l’éloge de l’offensive militaire israélienne à Gaza. Mais il a aussi critiqué M. Netanyahu, estimant que le seul objectif de cette guerre était de « maintenir Bibi au pouvoir », référence au surnom de M. Netanyahu, qui est le Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël.

Comme de nombreux participants aux manifestations anti-Netanyahu, il estime qu’il n’y a « aucune chance que les otages rentrent chez eux tant qu’il est au pouvoir. Il a sacrifié 134 otages pour rester au pouvoir », a déclaré M. Benkler à l’AFP.

Une alliance avec les ultra-orthodoxes

Les partisans de M. Netanyahu estiment eux que ce n’est pas le moment de changer de dirigeant. « Rentrez chez vous. Vous aidez le Hamas », a crié un juif orthodoxe aux manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement avec des banderoles « Élections maintenant ».

De nombreuses personnes présentes devant le Parlement étaient furieuses que les ultra-orthodoxes israéliens, qui représentent environ 16% de la population juive, soient pour la plupart exemptés de service militaire.

C’est un « scandale », a lancé le général Benkler alors qu’Israël « a besoin de tous les hommes qu’il peut trouver », blâmant l’alliance avec les partis ultra-orthodoxes qui a permis à M. Netanyahu de rester au pouvoir.

Également opposée à l’exemption des ultra-orthodoxes, Tehila Elitzur, mère de six enfants, a toutefois estimé que la société israélienne fracturée devait s’unir, faute de quoi « nous mourrons ». M. Netanyahu « utilise les divisions pour rester au pouvoir », a-t-elle dit.

En Israël, le service militaire est obligatoire, mais les ultra-orthodoxes peuvent échapper à la conscription s’ils consacrent leur temps à étudier les textes sacrés du judaïsme, une exemption de longue date qui a pris fin lundi après une décision de la Cour suprême mais dont l’application est encore suspendue à des procédures en cours.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER