Fast-fashion chinoise et allégations de travail forcé

Par Jim Birchall
22 mars 2024 02:41 Mis à jour: 22 mars 2024 02:41

Les géants chinois du commerce électronique, comme Temu et Shein, séduisent nombre d’acheteurs, séduits par les prix dérisoires et la rapidité des livraisons.

Temu est géré par la société chinoise PDD Holdings, qui exploite la marque Pinduoduo, et aurait généré 2,44 billions de yuans (306 milliards d’euros) de marchandises brutes au plus fort de la pandémie en 2021.

Bien qu’il s’approvisionne en Chine, Temu possède des bureaux aux États-Unis et, depuis un an, s’est développé dans les pays occidentaux, proposant des offres apparemment bon marché sur des produits allant de l’habillement à l’électronique, en utilisant un modèle de vente directe du fabricant au consommateur.

Les acheteurs en ligne des antipodes ont été bombardés de fenêtres publicitaires lors de leurs recherches sur Google, YouTube et autres médias sociaux.

Les publicités présentent souvent l’idée que le client est en train de gagner quelque chose sur une roue qui ressemble à celle d’un casino, et promettent d’énormes remises à l’inscription.

Temu a également renforcé sa présence en sponsorisant des sports locaux, notamment en tant que sponsor principal de la Coupe du monde de rugby 2023 qui, en plus d’être le sport le plus regardé en Nouvelle-Zélande, a enregistré 1,33 milliard d’heures de visionnage à l’échelle mondiale.

En saturant le marché, Temu prévoit de modifier le comportement des consommateurs, en les obligeant à délaisser les détaillants traditionnels (souvent implantés localement) pour s’approvisionner auprès d’usines qui produisent des versions bon marché, souvent génériques, d’articles de tous les jours.

Les avis sur les produits varient, certains acheteurs affirmant qu’ils reçoivent des produits qui fonctionnent bien, tandis que d’autres déplorent l’utilisation de pièces bon marché et d’articles de mauvaise qualité.

Cette photo prise le 9 novembre 2017 montre des employés triant des paquets avant les achats en ligne de la Journée des célibataires, dans la ville de Huaibei, dans la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine. (STR/AFP/Getty Images)

Les articles sont-ils le fruit du travail forcé ?

Au cours de l’année écoulée, des questions ont été soulevées à l’échelle internationale quant à la question de savoir si les prix bon marché proposés par Temu résultaient de l’utilisation du travail forcé dans une partie de la chaîne d’approvisionnement de la marque, qui compte 80.000 fabricants.

La commission spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis sur le Parti communiste chinois a publié un rapport en septembre 2023 expliquant que Temu ne respecte pas les principes du commerce et de la fabrication équitables.

Temu ne dispose d’aucun système permettant de garantir le respect de la loi américaine sur la prévention du travail forcé des Ouïghours, mise en place pour éliminer le travail forcé au sein de la minorité musulmane chinoise.

Le rapport indique qu’il est quasiment certain que des cargaisons de Temu, contenant des produits fabriqués par du travail forcé, pénètrent régulièrement sur le territoire américain.

Répondant à une enquête de la BBC fin 2023, Temu a déclaré qu’il interdisait le travail forcé, pénal ou des enfants et que « toute personne travaillant avec eux devait se conformer à l’ensemble des normes réglementaires et des exigences de conformité ».

Epoch Times s’est entretenu avec deux récentes clientes de Temu de Nouvelle-Zélande.

Janene, une mère de deux enfants d’Auckland, a indiqué qu’elle comptait sur Temu pour acheter des articles pour ses enfants « parce que c’est bon marché et que les articles arrivent rapidement. Les frais de port sont quasiment inexistants si vous commandez suffisamment d’articles ».

Lorsqu’on lui a demandé si les allégations de travail forcé influençaient ses choix d’achat, elle a répondu : « Je crois que je n’y pense jamais vraiment, vous savez, loin des yeux, loin du cœur ».

Nadine, une étudiante, explique qu’elle achète parfois à Temu des appareils électroniques comme du matériel d’hygiène dentaire et des lampes LED pour son appartement.

Son opinion sur l’achat auprès de fournisseurs susceptibles de maltraiter leurs travailleurs est la suivante : « Si on pouvait le prouver, je changerais probablement de fournisseur à l’avenir. L’argent ne fait pas tout, et si je peux acheter quelque chose en ligne en toute connaissance de cause, je le ferai. »

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