Faut-il se préparer à une catastrophe nucléaire en France ?

16 mars 2016 09:00 Mis à jour: 16 mars 2016 09:19

La ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat a laissé entendre récemment que la durée de vie des centrales françaises pourrait être prolongée de dix ans voire plus. Choix pragmatique qui doit encore être validé par l’Autorité de sûreté nucléaire. Celui-ci semble être en contradiction avec la transition énergétique engagée par ce gouvernement, alors que l’image propre de l’énergie nucléaire se ternit de plus en plus.

La difficulté de la transition énergétique

« La France a fait son choix souverain de modèle énergétique : la priorité aux énergies renouvelables », a affirmé Ségolène Royal au 20 heures de TF1 le 7 mars dernier. « Elle est en train de rattraper son retard », a-t-elle ajouté. La loi sur la transition énergétique récemment adoptée stipule qu’à l’horizon 2030, la part des énergies renouvelables dans la production de l’électricité doit passer à 40%. Cependant, le nucléaire restera la base de la production, même si sa part devrait diminuer à 50% du total.

L’image du nucléaire mal en point

Récemment le gouvernement suisse a déclaré vouloir déposer une plainte contre X pour accélérer la fermeture de la centrale du Bugey dans l’Ain près de Lyon. Outre la fermeture des trois réacteurs en fonctionnement depuis les années 70, les autorités suisses et celles de la ville de Genève s’opposent à l’implantation d’Iceda (installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés) sur le site de la centrale. En effet, ce lieu de stockage devrait accueillir sur 8 000m² plus de 2 000 tonnes de déchets issus des 9 réacteurs en démantèlement en France, dont celui de Bugey 1 à l’arrêt depuis 1994.

La France a fait son choix souverain de modèle énergétique : la priorité aux énergies renouvelables.     Ségolène Royal

Dans les prochaines années, une dizaine de réacteurs devraient arriver à échéance. Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim sont les premiers sur la liste. Faisant partie des promesses électorales du président Hollande et régulièrement réclamée par les associations anti-nucléaires, la fermeture de la plus ancienne centrale du parc français n’est pas encore décidée. « Fermer un réacteur, ce n’est pas tourner un robinet », a métaphorisé Ségolène Royal en affirmant que l’engagement de fermeture sera tenu, même si cette fermeture dépend de plusieurs procédures.

Un accident statistique

Le 11 mars, le Japon a commémoré les cinq ans du tsunami dévastateur et la catastrophe nucléaire qui a suivi. La centrale de Fukushima Daiichi, gravement endommagée, avait relancé le débat sur la sûreté nucléaire dans le monde. Au lendemain de la catastrophe, l’ONG Greenpeace avait identifié les cinq centrales françaises à fermer en priorité, en raison de leur ancienneté ou du niveau de risque qu’elles présentent.

Vendredi dernier, le directeur de la CRIIRAD (commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) Bruno Chareyron a tiré une sonnette d’alarme sur France Info. « Beaucoup de personnes, y compris au plus haut niveau, au niveau de l’Autorité de sûreté nucléaire, reconnaissent qu’une catastrophe nucléaire est possible chez nous », a-t-il déclaré en ajoutant : « Il faut que les Français s’y préparent ».

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