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Femme brûlée vive à Mérignac : le gouvernement lance une mission d’inspection

mai 6, 2021 16:58, Last Updated: mai 10, 2021 6:40
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Le gouvernement a lancé une mission d’inspection pour examiner comment une mère de trois enfants a pu être brûlée vive mardi près de Bordeaux par un mari violent qui avait été condamné et emprisonné il y a moins d’un an pour violences conjugales.

Les ministères de la Justice et de l’Intérieur ont déclenché une mission d’inspection qui devra notamment étudier les conditions de remise en liberté et le suivi de l’homme qui purgeait une peine de prison avec sursis, ont annoncé le 6 mai le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à Citoyenneté Marlène Schiappa dans un communiqué conjoint.

Cette mission, qui devra rendre ses premières conclusions le 11 mai, devra « vérifier les modalités de mise en œuvre de la mesure de sursis probatoire dont le mis en cause a fait l’objet », « examiner si cette prise en charge a été correctement effectuée et suivie » et « analyser les suites réservées à la plainte du 16 mars 2021 déposée par la victime », détaillent les ministères.

Chahinez était mère de trois enfants, elle a été brûlée vive par son mari le 5 mai 2021. (Photo : MEHDI FEDOUACH/AFP via Getty Images)

Mardi vers 18H10, dans une rue tranquille de Mérignac, Mounir B. âgé de 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, a poursuivi la jeune femme Chahinez B. qu’il guettait depuis le matin. Il lui a tiré plusieurs coups de feu avec un fusil de chasse dans les jambes puis l’a aspergée d’un liquide inflammable alors qu’elle était encore en vie et l’a immolée par le feu. La victime est décédée suite à une « détresse respiratoire secondaire à une combustion vitale ».

Mounir B. a ensuite incendié le domicile de la mère de famille, puis a pris la fuite avant d’être interpellé une demi-heure plus tard à Pessac par la brigade anti-criminalité (BAC), puis placé en garde à vue.

(Photo : MEHDI FEDOUACH/AFP via Getty Images)

Il voulait « la punir sans la tuer »

Le suspect, sur lequel n’a été trouvée « aucune trace d’alcool ou de stupéfiant », a dit vouloir « la punir sans la tuer » et « brûler un peu sa femme pour lui laisser des marques », a-t-elle ajouté.

Selon le parquet, il « était porteur d’un fusil de calibre 12, d’un pistolet à gaz et d’une ceinture de cartouches », des armes qu’il a affirmé avoir trouvées auprès de « clandestins croisés en ville », a raconté Mme Porterie.

Déjà condamné pour violences conjugales

Avec déjà sept condamnations à son actif (conduites en état d’ivresse, violences avec usage d’arme, violences conjugales en présence d’un mineur), l’homme né en Algérie qui a obtenu la double nationalité française et était maçon en CDI, a expliqué aux enquêteurs qu’il était « convaincu que son épouse avait un amant », a dit devant la presse la procureure de Bordeaux Frédérique Porterie.

Le 25 juin 2020 à Bordeaux, Mounir B. avait été condamné à 18 mois de prison dont neuf avec sursis pour « violences volontaires par conjoint » en récidive, sur la même victime.

L’homme avait obtenu à compter du 5 octobre une mesure de placement extérieur spécifique pour les auteurs de violences conjugales. Libéré le 9 décembre 2020, « il était depuis suivi par le service pénitentiaire d’insertion et de probation de la Gironde », avait détaillé le parquet mercredi soir, soulignant que cette mesure « comprenait notamment une obligation de soins, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et l’interdiction de paraître à son domicile ».

Il s’est rendu aux quatre convocations du conseiller d’insertion et de probation mais avait admis avoir contacté son épouse malgré les interdictions, a détaillé la procureure.

À la mi-mars, Chahinez avait porté plainte au commissariat de Mérignac contre son conjoint pour une nouvelle agression. Mais l’homme, recherché par la police, était « introuvable ». Ce sont les suites apportées à cette plainte qui seront notamment examinées par la mission d’inspection, alors que Mme Porterie a souligné qu’à ce jour, l’enquête était « toujours en cours ».

L’agresseur, mutique devant les enquêteurs depuis mercredi midi, doit être déféré devant un juge en vue d’une mise en examen pour homicide volontaire par conjoint, destruction volontaire par incendie et violences sans ITT avec armes en récidive légale, un dernier point lié au fait qu’il a menacé un voisin qui tentait de porter secours à la victime.

 

 

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