Une femme qui a surmonté sa dépendance s’est donnée pour mission d’aider les autres : « Les bras de Dieu sont assez longs pour les atteindre »

Par Geeta Nangia
18 mai 2022 23:55 Mis à jour: 19 mai 2022 00:00

Une femme de 79 ans avec un passé de toxicomane raconte comment en prenant conscience de l’amour de Dieu, le cours de sa vie a changé. Sa mission est désormais d’aider les autres. Même sous oxygène, elle passe ses journées à tricoter des vêtements ou autres pour les sans-abri et les femmes en prison.

(Avec l’aimable autorisation de Lucena Heivly)

Aller vers ceux qui sont oubliés

Assise dans son fauteuil en train de tricoter, une magnifique écharpe recouvre les genoux de Lucena Heivly. Cette femme d’un certain âge souffre depuis des années d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) – une maladie pulmonaire inflammatoire chronique qui entraîne une obstruction du flux d’air dans les poumons. Sa maladie, dit-elle, est due à des années de tabagisme dans sa jeunesse.

Cependant, bien qu’elle ait traversé des moments très difficiles, y compris des problèmes de santé, Mme Heivly, dont le rire est contagieux, confie à Epoch Times que son sens de l’humour est un « présent » qui l’aide depuis toujours.

Les écharpes colorées qui remplissent le panier à ses côtés sont faites avec amour et sont conçues pour aider les sans-abris à rester au chaud pendant l’hiver en Pennsylvanie. Elle emballe chaque écharpe dans un sac en plastique avec un message pour le destinataire, lui rappelant que Dieu prend soin de lui et qu’il y a de l’espoir.

(Avec l’aimable autorisation de Lucena Heivly)

Avant que sa respiration ne s’aggrave, Mme Heivly avait l’habitude de se rendre aux foires agricoles locales pour parler aux gens et les encourager. Elle visitait également les prisons pour femmes afin de partager son histoire. Elle leur apportait son soutien, leur disant qu’elles n’étaient pas seules et que Dieu veillait sur elles.

Confinée chez elle en raison de la BPCO et du Covid, elle souhaite que ces femmes sachent que Dieu ne les oublie pas. Quel que soit le mal qu’elles ont fait dans leur vie, dit-elle, Dieu leur pardonne.

Ces femmes, parmi tant d’autres, que Mme Heivly s’est donnée pour mission de soutenir, sont souvent traumatisées, remplies de honte, de culpabilité ou déshonorées. Beaucoup d’entre elles ont eu de gros problèmes et luttent aujourd’hui pour retrouver un peu d’amour propre. Mme Heivly estime que sa vocation est de leur faire comprendre que leur vie a de la valeur. « Jésus les aime. C’est parce qu’il les aime que je les aime », déclare-t-elle.

Ça aurait pu être moi

Pour Mme Heivly, cette vocation est personnelle. Ayant survécu à un traumatisme dans son enfance, elle s’est retrouvée dans un grand nombre de relations malsaines durant sa vie adulte, cherchant à être approuvée et désespérant d’être proche de quelqu’un. Elle a commencé à boire de l’alcool à l’âge de 16 ans. Elle sait ce que c’est de se sentir abattu et d’être un paria, de s’engager dans une voie destructrice, c’est ce qui la rend si proche des femmes rencontrées en prison.

« Ça aurait pu être moi, mais par la grâce de Dieu, ça n’a pas été le cas. »

Finalement, la vingtaine bien avancée, Mme Heivly a décidé de reprendre sa vie en main. Elle s’est donc inscrite dans un programme de désintoxication à l’alcool qui durait 28 jours. Une fois la cure terminée, les intervenants se sont réunis et ont estimé qu’elle serait la première à reprendre un verre. Elle admet que cela a été une lutte très difficile. À ce moment-là cependant, elle a réalisé qu’elle n’avait pas le contrôle, c’est Dieu qui avait le contrôle.

Mme Heivly se souvient de sa marraine qui lui portait un « amour coriace ». Elle voulait lui faire assumer la responsabilité de ces actes. La septuagénaire se souvient : « Elle m’a dit ce que je devais entendre, pas ce que je voulais entendre. »

Cette femme l’a profondément marquée. En 1978, Mme Heivly a bu son dernier verre et est restée sobre depuis. Plus tard, Mme Heivly a commencé à avoir une relation personnelle avec Dieu, mais elle craignait de ne jamais pouvoir être pardonnée pour les choses dans lesquelles elle avait été impliquée.

À l’époque, elle voulait simplement sentir qu’elle comptait. Cependant, du fait de ses erreurs passées, elle avait l’impression d’être « irrécupérable ». Elle ne pouvait pas imaginer que Dieu puisse voir quelque chose de valable en elle. À un moment, Mme Heivly s’est mise à chercherquelqu’un pour l’aider, mais elle est finalement tombée sur une dame dans une église lui annonçant qu’elle était une « abomination aux yeux de Dieu ».

Désespérée, elle pensait être au-delà de tout pardon, que ses actions l’avaient rendue indigne d’être aimée. Même l’église, pensait-elle, l’avait rejetée.

Trouver la lumière dans l’obscurité

Brisée par son passé, Mme Heivly était à bout et voulait en finir avec la vie. Elle a pris la décision d’aller voir une thérapeute, dans un dernier effort. Cette thérapeute a fait quelque chose d’extraordinaire et d’inhabituel : elle a demandé à Mme Heivly de se lever de sa chaise et une fois debout, elle a posé ses mains sur ses épaules en déclarant : « Je vous demande pardon pour ce que l’église vous a fait, et je vous demande de me pardonner, en tant que sœur du Christ, en leur nom. »

La thérapeute a également expliqué à Mme Heivly que rien ne pouvait l’éloigner de l’amour de Dieu. À ce moment-là, Mme Heivly a fondu en larmes. Elle n’avait jamais pensé que quelqu’un lui dirait ces mots. C’est à ce moment-là que sa vie a commencé à changer.

Grâce à des conseils et à d’autres traitements contre la dépression, elle a commencé à guérir de son passé et a pris conscience de l’amour de Dieu et du sens de sa vie. Elle a commencé à prendre de meilleures décisions et à vouloir honorer Dieu en toutes choses.

« Quand j’étais plus jeune, ma mère me disait que je n’arriverais à rien de bon », raconte Mme Heivly. « Maintenant, je sais que ce n’était pas vrai. Avec moi, Dieu a fait beaucoup de bien. Il m’a racheté. »

Garder l’espoir et la gratitude dans les épreuves

Mme Heivly a arrêté de fumer en 1993. Bien qu’elle ait changé d’état d’esprit, elle a dû faire face à une BPCO et de l’asthme qui l’ont cloîtrée chez elle. Mme Heivly déclare : « J’ai une BPCO parce que j’ai fumé pendant des années… alors j’en paie le prix. Il y a des conséquences pour ce que nous avons fait de mal, mais cela ne signifie pas que Dieu ne nous pardonne pas. Sa grâce est suffisante. »

(Avec l’aimable autorisation de Lucena Heivly)

Reconnaissante envers Dieu, elle poursuit : « Tous les jours, je me réveille et je dis : ‘Bonjour Dieu !’ Je Le remercie pour chaque jour que je passe. Certains jours sont pires que d’autres, et puis je Le remercie pour l’oxygène. Je pense à la grandeur de Dieu… jusqu’aux petites créatures qu’il a créées et à tout ce qui nous entoure. Vous ne pouvez pas ouvrir les yeux et ne pas Le voir dans tout ce qui vous entoure. Quand je vois ces belles choses, je dis à Dieu : « Ton coucher de soleil est si beau. Les portraits que tu peins sont tout simplement incroyables. Oh combien Tu donnes ! »

Mme Heivly déclare qu’elle a traversé toutes les épreuves et les tribulations de la vie grâce à l’espoir dont l’animait le Seigneur.

« Nous ne sommes que des voyageurs dans cette vie. Notre place est auprès de Dieu. Nous voyageons jusqu’à ce que nous atteignions le paradis. »

« Peu importe ce que nous avons traversé, peu importe ce que nous allons traverser. Quand Dieu est avec vous, il est avec vous. »

« Les bras de Dieu sont assez longs »

En tant que témoin de Son salut, Mme Heivly estime qu’elle doit partager l’amour de Dieu avec les autres et leur dire qu’il n’y a pas de blessure que Dieu ne puisse réparer.

Elle a passé de nombreuses années à aller voir les prisonniers qui n’ont pas de visiteurs et ceux qui ont l’impression d’avoir été oubliés, pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls et que Dieu est avec eux, où qu’ils soient dans la vie.

« Je leur dis que les bras de Dieu sont assez longs pour les atteindre, aussi bas qu’ils soient tombés », dit-elle.

À ceux qui, comme elle autrefois, envisagent de se suicider et qui ont l’impression de n’avoir plus aucune raison de vivre, Mme Heivly déclare :

« Je veux que les gens sachent que, peu importe à quel point leur enfance a été mauvaise, peu importe ce qui leur arrive maintenant, et peu importe ce qu’ils ont fait, il y a de l’espoir parce que Dieu les aime. »

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