Depuis le 16 novembre, Curtis, le chien qui se trouvait aux côtés d’Élisa Pilarski lorsqu’elle a été retrouvée morte sur un chemin forestier de l’Aisne, a mordu deux personnes : le compagnon de la victime et une bénévole de la fourrière où il a été enfermé.
Sous réquisition judiciaire depuis le 16 novembre, Curtis, le chien que promenait Élisa Pilarski le jour du drame, se trouve toujours dans une fourrière de Beauvais (Oise).
Inquiet pour l’animal, Christophe Ellul, le compagnon d’Élisa Pilarski, a décidé de faire appel à deux avocats spécialistes de la cause animale afin de tenter de le transférer dans une structure plus adaptée.
« Nous essayons de le transférer de cette fourrière depuis le début, auprès d’une structure spécialisée dans la réadaptation de chiens traumatisés suivant des méthodes positives, afin qu’il puisse bénéficier d’un environnement serein et mieux adapté à sa situation. Ce transfert a été mis en attente, et aujourd’hui Curtis n’a toujours pas pu être pris en charge comme il se doit », écrivait Christophe Ellul dans un billet publié sur Facebook le 26 décembre.
D’après Le Parisien, deux incidents auraient eu lieu depuis le 16 novembre, éclairant l’enquête « d’un jour nouveau ».
Le soir du drame, alors que Christophe Ellul se trouvait à encore la gendarmerie avec Curtis, l’animal se serait en effet retourné contre lui, le mordant à la jambe.
Mort d’Elisa : le chien Curtis a mordu deux fois depuis le drame #FaitsDivers https://t.co/BEZL3RGi4o
— Le Parisien Faits-Divers (@LeParisien_FDiv) January 23, 2020
« C’était extrêmement violent »
Après l’incident, le canidé avait aussitôt été placé dans une fourrière de Beauvais. Fin novembre, il aurait mordu au bras une bénévole du refuge.
« C’était extrêmement violent. Car, à aucun moment, le chien n’a montré de signes qu’il allait attaquer. Il n’a par exemple pas grogné », a déclaré un témoin de la scène aux journalistes du Parisien.
« Il a fallu que tous ceux présents à ce moment-là fassent des pieds et des mains pour qu’il lâche prise. Et très rapidement, il est redevenu comme si de rien n’était », a-t-il ajouté.
Deux évènements que Christophe Ellul ne considère toutefois pas comme significatifs. S’il était initialement défendu par Maître Caty Richard, avocate de la famille d’Élisa Pilarski, le conjoint de la victime a finalement décidé de saisir un autre pénaliste pour s’occuper de lui.
Une décision qui pourrait s’expliquer par la position de Me Richard, celle-ci ayant demandé à Christophe Ellul de ne pas exclure la responsabilité de Curtis dans la mort de sa maîtresse tant que le résultat des prélèvements génétiques réalisés sur 67 chiens – les 5 chiens du couple ainsi que les 62 chiens de l’équipage de vènerie Le Rallye La Passion, qui organisait une chasse à courre en forêt de Retz le jour des faits – n’a pas été dévoilé.
« Aujourd’hui, aucune expertise n’est encore disponible. Mais on ne peut pas exclure que les aboiements de la meute qui était sur place aient contribué à l’accident. Ils sont faits pour stresser les animaux chassés et auraient pu influencer la réaction de Curtis », souligne Me Richard.
Si elle demeure l’avocate de l’oncle et de la mère d’Élisa Pilarski, qui lui ont « renouvelé leur confiance », Me Richard a toutefois précisé qu’elle ne défendait plus les intérêts de Christophe Ellul dans un billet publié sur Facebook le 23 janvier.
« Rien n’indique que ce chien est responsable de la mort d’Élisa »
Le compagnon d’Élisa Pilarski a également fait appel aux services de deux avocats afin de s’occuper spécifiquement de Curtis.
« En l’état du dossier, rien n’indique que ce chien est responsable de la mort d’Élisa », observe Éric Alligné, l’un des deux avocats engagés par M. Ellul.
S’il admet l’existence des deux incidents survenus depuis le décès d’Élisa Pilarski, le spécialiste du droit des animaux rappelle que « le premier soir, comme on peut l’imaginer, le chien était extrêmement stressé ».
Au sujet de la morsure dont la bénévole de la fourrière de Beauvais a été la cible, Me Alligné estime que « rien n’indique qu’elle était forcément apte à s’occuper d’un tel animal ».
Curtis doit désormais faire l’objet d’une évaluation comportementale réalisée par un ou plusieurs vétérinaires.
« Toute évaluation antérieure, hors ce cadre judiciaire, sera nulle et non avenue », prévient d’ores et déjà Éric Alligné.
Si Curtis a souvent été décrit comme un chien de race American Staffordshire, il serait en réalité issu d’un croisement entre un Lévrier Whippet et un Patterdal Terrier selon Le Parisien.
Né d’une portée venue des Pays-Bas, Curtis serait d’ailleurs toujours au nom de l’éleveuse qui l’a vendu à Christophe Ellul.
« C’est une importation légale. Quant à la question de l’enregistrement, c’est quelque chose de classique. S’il y avait infraction, elle ne serait que réglementaire », conclut Me Alligné.
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