Les prélèvements ADN et salivaires seraient toujours en possession des autorités judiciaires qui ont demandé un nouveau devis à un autre laboratoire, le coût avancé par le premier institut contacté ayant été jugé trop élevé.
Plus de trois mois après le décès d’Élisa Pilarski sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne), les prélèvements ADN et salivaires effectués sur 67 chiens – les cinq chiens de la victime et de son compagnon ainsi que les 62 chiens de l’équipage de chasse à courre Le Rallye La Passion – n’ont toujours pas été envoyés au laboratoire chargé de les analyser selon franceinfo.
Ordonnées par le parquet de Soissons, ces analyses génétiques ont pour objet d’identifier le ou les chiens mordeurs responsables de la mort d’Élisa Pilarski, décédée à la suite d’une « hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête ».
Si la mère de la jeune femme de 29 ans avait déclaré aux journalistes de L’Union que les résultats des prélèvements ADN et salivaires seraient connus courant février, ces prélèvements seraient donc toujours dans les placards des autorités judiciaires et attendraient d’être envoyés à un laboratoire privé pour analyse.
L’avocate de la famille d’Élisa pas surprise par les délais
D’après les informations des journalistes de franceinfo, le coût des analyses serait supérieur à 100 000 euros, une facture jugée excessive qui aurait poussé la justice à demander un nouveau devis à un laboratoire concurrent.
« Ça ne me surprend pas. Je n’ai aucune communication officielle. Mais si c’est le cas, ça ne me surprend pas. Ça ne surprend pas que les analyses n’aient pas encore été faites. Et que leur coût soit énormissime. Et à mon avis, c’est bien plus élevé que le chiffre avancé. Mais c’est la procédure : le juge d’instruction doit demander un devis avant de lancer des analyses ADN. Maintenant, ce n’est pas à moi de vous dire que trois mois, c’est long », a déclaré Maître Caty Richard, avocate de la famille d’Élisa Pilarski, aux journalistes de France 3.
« Le problème, c’est qu’il y a une espèce de fantasme collectif autour de cet ADN. Et il a été, à tort, au cœur du dossier. Il ne faut pas surestimer la preuve scientifique, surtout dans ce type de faits. J’ai été la première à dire par exemple que Curtis [le chien que promenait Élisa Pilarski au moment des faits, ndlr] avait probablement léché sa maîtresse après qu’elle a été agressée. On peut obtenir des éléments autrement qu’avec ces analyses », ajoute-t-elle.
« Quand on a entendu dire que les résultats tomberaient en février, je savais que ce n’était pas possible. Quand vous regardez sur les réseaux sociaux, les gens sont tous persuadés que si c’est aussi long, c’est parce qu’il y a un complot, que c’est louche. Tout ça, ce ne sont que des rumeurs. Il faut arrêter avec les rumeurs. Ça fait un mal fou », poursuit Me Richard.
Des attentes trop fortes selon l’avocat du maître d’équipage de la chasse
Un avis partagé par Me Guillaume Demarcq, avocat du maître d’équipage de la chasse à courre organisée en forêt de Retz le jour du drame, qui estime que d’autres éléments du dossier peuvent permettre de connaître les circonstances du décès de la jeune femme enceinte de six mois.
« L’ADN ne prouverait qu’un contact entre le corps ou tel ou tel chien. Ça ne prouvera jamais si c’est postou ante mortem. Et donc quels chiens ont mordu. On mise trop sur ces analyses », souligne Me Demarcq.
Il y a quelques jours, Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul, expliquait au contraire qu’il attendait le retour des analyses et entendait demander au juge d’instruction en charge du dossier « d’accélérer le processus de ces expertises ».
« Les prélèvements ont été faits au tout début de l’affaire, très vite après le drame, et on s’explique mal, trois mois après, de ne pas en avoir le retour. Cela coûte cher, mais cela ne me paraîtrait pas une bonne raison pour ne pas les mettre en œuvre et ne pas faire feu de tout bois. Une famille souffre et je dirais qu’une grande partie des Français souffre aussi un peu avec Christophe », observait le conseil du compagnon d’Élisa Pilarski.
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