Face aux suspicions qui continuent de peser sur les chiens des veneurs et à la large couverture médiatique accordée à l’affaire, le maître de l’équipage Le Rallye La Passion envisage de demander à être placé sous le statut de témoin assisté. Une disposition légale qui lui permettrait de disposer de nouveaux droits, notamment celui d’accéder au dossier.
Le 16 novembre, le compagnon d’Élisa Pilarski découvrait le corps inanimé de la jeune femme enceinte de six mois sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne).
L’autopsie réalisée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin a permis de déterminer que le décès de la victime « s’était produit entre 13 heures et 13h30, et avait pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante mortem et d’autres post mortem ».
Si les investigations des enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Creil (Oise) se poursuivent plus de deux mois après les faits, de nombreuses zones d’ombre subsistent.
Des incertitudes demeurent notamment quant à l’emploi du temps exact de la meute de chiens de l’équipage de chasse à courre Le Rallye La Passion qui traquait le chevreuil en forêt de Retz le jour du drame.
« Il va falloir que l’on puisse se défendre »
Maître de l’équipage de vènerie, Sébastien Van Den Berghe envisage désormais de demander à être placé sous le statut de témoin assisté.
« Nous ne l’avons pas encore fait, mais nous y réfléchissons. Ça va être fait incessamment sous peu », a expliqué Maître Guillaume Demarcq, avocat de M. Van Den Berghe, aux journalistes de L’Union.
Une disposition légale qui permettrait au maître d’équipage de bénéficier de nouveaux droits, « notamment celui d’accéder au dossier et donc aux dépositions ou encore de garder le silence, de demander l’annulation d’actes d’enquête pour vice de procédure ou une confrontation » souligne le quotidien régional.
« À partir du moment où l’on dit partout que l’équipage de chasse à courre est en cause, il va falloir que l’on puisse se défendre », observe Me Demarcq, qui attire l’attention sur « l’importante médiatisation autour de cette affaire ».
C’est la juge d’instruction de Soissons, en charge du dossier après l’ouverture d’une information judiciaire par le procureur de la République François Trinh, qui devra étudier la demande en question au cas où Me Demarcq déciderait de solliciter ce statut pour son client.
« Il n’y a jamais eu d’accident de cette nature »
Pour le moment, Sébastien Van Den Berghe ne s’informe sur l’évolution de l’affaire « que par ce qu’il lit dans la presse ».
« M. Van Den Berghe est absolument convaincu que ses chiens n’ont rien à voir là-dedans », poursuit son avocat.
Et Me Demarcq, qui pratique lui-même la chasse à courre, de souligner qu’il s’agit « d’un dossier médiatiquement compliqué, avec un fait divers dramatique. Cela touche aussi à un sujet épidermique dans la région : la chasse à courre ».
« C’est un loisir qui existe depuis 1000 ans et il n’y a jamais eu d’accident de cette nature », conclut l’avocat.
Afin d’identifier le ou les chiens mordeurs, le parquet a ordonné des analyses ADN et salivaires sur 67 chiens :les cinq chiens d’Élisa Pilarski et de son compagnon ainsi que les 62 chiens de l’équipage Le Rallye La Passion.
Le résultat des prélèvements génétiques devrait être connu au mois de février.
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