Femme enceinte tuée en forêt : le président de la fédération de chasse de l’Aisne a « la certitude que ce n’est pas le fait des chiens de vènerie »

Par Paul Tourège
26 novembre 2019 09:54 Mis à jour: 26 novembre 2019 09:54

Responsable de la fédération des chasseurs de l’Aisne, où le corps inanimé d’Élisa Pilarski a été retrouvé le 16 novembre sur un chemin forestier de Saint-Pierre-Aigle, Franck Demazure estime que les chiens de chasse « ne sont pas dangereux » et ne voit aucune raison de suspendre les équipages des veneurs pendant l’enquête de la police judiciaire.

Prévue le 30 novembre dans la forêt de la Double, en Dordogne, une chasse à courre a été reportée à une date indéterminée. Une décision qui intervient quelques jours après le décès d’Élisa Pilarski dont le cadavre a été découvert le 16 novembre sur un chemin forestier de la forêt domaniale de Retz, dans l’Aisne.

Selon France Bleu, en reportant la chasse à courre prévue fin novembre en Dordogne « à une date ultérieure », la société de chasse de Parcoul se serait pliée « aux consignes de la Fédération nationale » des chasseurs – organisme qui assure la représentation et coordonne l’activité des différentes fédérations départementales et interdépartementales de chasseurs au niveau national.

Dans un article publié ce lundi, les journalistes de France Bleu indiquent en effet que la Fédération nationale des chasseurs aurait demandé « le report de toutes les chasses à courre en France en attendant la fin de l’enquête sur la mort d’une jeune femme dans l’Aisne ».

D’après les résultats de l’autopsie réalisée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin, la jeune femme de 29 ans, qui était enceinte de six mois, a été victime d’une hémorragie massive « consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête […] ».

Le jour du drame, une chasse à courre organisée par la société de vènerie Le Rallye La Passion se déroulait en forêt de Retz.

Des prélèvements ADN et salivaires ont été effectués sur les 62 chiens que comptent l’équipage – dont seulement 21 étaient présents en forêt de Retz le 16 novembre d’après les déclarations d’Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vènerie, à l’AFP – ainsi que sur les cinq chiens détenus par Élisa Pilarski et son compagnon.

Les résultats des analyses ne devraient toutefois pas être connus avant une période allant d’une dizaine de jours à quelques semaines.

Si la police judiciaire de Creil, en charge de l’affaire depuis que la section de recherches de la gendarmerie d’Amiens a été dessaisie, s’intéresse de près à la chasse à courre qui s’est déroulée en forêt de Retz le jour du drame, aucun élément ne permet pour l’instant d’affirmer que la meute de l’équipage du Rallye La Passion est à l’origine du décès d’Élisa Pilarski et les enquêteurs étudient toutes les hypothèses.

Mais pour les veneurs, il est inenvisageable que leurs chiens puissent être responsables de la mort de la jeune femme originaire du Béarn. « […] Des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l’équipage et aucun ne présentait de traces de morsure », a ainsi déclaré M. Gallon à l’AFP.

Un élément qui « disculpe totalement la chasse à courre » organisée ce jour-là selon lui. On ne sait toutefois pas si Curtis, le chien avec lequel se promenait Élisa Pilarski au moment des faits, portait oui ou non une muselière. S’il en portait une, il lui aurait en effet été impossible de se défendre et de mordre.

« Aucune consigne pour suspendre la chasse à courre »

Interrogé par les journalistes de L’Union ce lundi, Franck Demazure, président de la fédération de chasse de l’Aisne, a démenti l’information diffusée par France Bleu un plus tôt dans la journée.

« La fédération nationale n’a passé aucune consigne pour suspendre la chasse à courre », a expliqué M. Demazure.

« On n’a pas de consigne particulière de suspendre quoi que ce soit. Ni le président de la fédération nationale ni personne d’autre ne m’a appelé pour cela. C’est une catastrophe ce qui est arrivé, mais j’ai la certitude que ce n’est pas le fait des chiens de vènerie », ajoute-t-il.

« On n’a pas l’impression de mettre qui que ce soit en danger. La communauté des chasseurs ne se sent pas impliquée dans ce drame mais, comme tout citoyen, on parle de cet événement horrible », poursuit le responsable de la fédération de chasse locale.

Franck Demazure en est sûr : les chiens de chasse « ne sont pas dangereux ». Il souligne que les chasses à courre continueront de se dérouler dans l’Aisne pendant l’enquête sur le décès d’Élisa Pilarski, « comme tous les modes de chasse ».

Selon L’Union, l’équipage des veneurs de Villers-Cotterêts a d’ailleurs chassé le 19 et le 23 novembre dans le département.

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