Meurtrie par « les rumeurs extrêmement désagréables qui mettraient en cause leurs chiens », la famille de la victime a décidé de réagir par le biais de son avocat.
Près d’une semaine après la découverte du corps d’Élisa Pilarski sur un chemin forestier de la forêt domaniale de Retz, dans l’Aisne, sa famille a décidé de réagir par la voix de son avocat, maître Cathy Richard.
Alors que l’enquête se poursuit pour tenter de retrouver le ou les chiens responsables du décès de la jeune femme de 29 ans qui a succombé à une hémorragie massive après avoir été mordue « aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête », selon les résultats de l’autopsie pratiquée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin, Me Richard a expliqué qu’il fallait se garder de tirer des « conclusions hâtives ».
Le parquet de Soissons a ouvert une information judiciaire et ordonné des prélèvements génétiques sur 67 chiens – et non pas 93 comme il l’avait d’abord déclaré : les 5 American Staffordshire détenus par Élisa Pilarski et son compagnon, ainsi que 62 chiens appartenant à l’association Le Rallye La Passion qui organisait une chasse à courre dans les bois le jour du décès de la jeune femme.
Au vu de l’ampleur des analyses et des rapprochements à réaliser, les résultats des prélèvements ne sont toutefois pas attendus avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Si les enquêteurs s’intéressent évidemment de près à la chasse à courre qui a eu lieu le 16 novembre, aucun élément ne permet pour l’instant d’affirmer que la meute de l’équipage des veneurs est à l’origine du décès d’Élisa Pilarski et aucune hypothèse n’est exclue pour le moment.
La piste d’une attaque par un ou plusieurs chiens errants, voire par le propre animal de la jeune femme, n’est donc pas écartée.
La famille de la jeune femme enceinte tuée par des chiens appelle au calme https://t.co/WXchEnFGR0 pic.twitter.com/BLRK0OodPf
— France Bleu (@francebleu) November 21, 2019
« Attendre les conclusions judiciaires des expertises qui sont en cours »
Mais pour la famille de la victime, considérer que les chiens détenus par Elisa Pilarski et Christophe Ellul pourraient être à l’origine de son décès est inconcevable.
« C’est extrêmement douloureux pour eux d’entendre dire que les faits pourraient être liés à leurs propres chiens. C’est une éventualité qui n’est pas du tout envisageable pour eux. Il y a lieu de raison garder et d’attendre les conclusions judiciaires des expertises qui sont en cours », a indiqué Me Richard sur les ondes de France Bleu.
« Ils attendent la vérité de cette enquête et ils attendent surtout que cessent les rumeurs extrêmement désagréables qui mettraient en cause leurs chiens », a-t-elle ajouté.
L’avocate de la famille condamne les propos « indécents » des veneurs
Ce jeudi, la société de vénerie, qui fédère les associations de chasse à courre françaises, a laissé entendre par la voix de son directeur de la communication que les chiens de l’équipage présent dans la forêt de Retz n’étaient pas responsables de la mort de la jeune femme.
Elisa Pilarski « promenait son chien Curtis, un American Staff, un chien de combat […], dont on ne peut imaginer qu’il ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre ! Or, des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l’équipage et aucun ne présentait de traces de morsure », a ainsi souligné la société de vénerie auprès de l’AFP.
Des propos déplacés selon l’avocate de la famille d’Élisa Pilarski : « Il est aussi aberrant qu’ils puissent se dédouaner que de les accuser. Ils n’ont aucun moyen de savoir que ce ne sont pas leurs chiens. Le fait de dire : ‘Ce n’est pas nous’, est absolument indécent. »
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