Femme voilée évacuée d’un Conseil régional – Pour Nadine Morano, « ce voile est un voile islamique, c’est un message politique »

Par Paul Tourège
16 octobre 2019 16:13 Mis à jour: 16 octobre 2019 16:14

Quelques jours après la polémique née de l’évacuation d’une mère voilée qui accompagnait la classe de son fils venue assister aux débats du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Nadine Morano a affirmé qu’elle était favorable à une modification de la législation afin d’interdire le port du voile islamique pour les accompagnatrices dans le cadre des sorties scolaires.

Invitée de l’émission Punchline diffusée sur C-News le 15 octobre, Nadine Morano est revenue sur la polémique née après que Julien Odoul, président du groupe Rassemblement national au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, a demandé à la présidente de l’assemblée plénière d’exiger qu’une femme présente dans le public retirât son voile « au nom des principes républicains et au nom de toutes les femmes qui luttent dans le monde pour s’extirper de la dictature islamique ».

Bien qu’autorisé par la loi, le port du voile par cette mère qui accompagnait la classe de CM2 de son fils venue assister à une séance de débats au Conseil régional relevait selon l’élu d’une « provocation communautariste ».

Présent sur le plateau de l’émission animée par Laurence Ferrari le 14 octobre, Julien Odoul a été littéralement conspué par l’ensemble des invités dont Karim Zéribi – conseiller municipal de Marseille, il est soupçonné d’avoir détourné des financements associatifs pour financer ses campagnes électorales et a été mis en examen pour abus de confiance et abus de biens sociaux – qui est allé jusqu’à l’injurier.

Laurence Ferrari elle-même n’a pas hésité à sortir de son rôle de présentatrice et à se montrer particulièrement véhémente envers le président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Un mélange des genres qui, s’il n’a rien d’étonnant au vu du militantisme passionné de nombreux journalistes qui ne cherchent désormais plus à dissimuler leurs sympathies politiques, était pour le moins malvenu.

Le 15 octobre, Nadine Morano a ainsi tenu à dénoncer le comportement de Karim Zéribi et de Laurence Ferrari à l’encontre de Julien Odoul dans l’émission Punchline diffusée la veille.

« J’ai été profondément choquée de ce qui s’est passé hier avec monsieur Odoul, la manière dont vous l’avez traité de ‘raclure’. J’espère que vous lui présenterez des excuses car vous ne devez pas vous comporter comme ça vis-à-vis d’un élu de la République. Il a sa liberté d’expression, elle peut vous déplaire, je ne suis moi-même pas en accord avec les positions du Rassemblement national, pour autant, ils sont dans le débat public et je pense que les insultes n’apportent rien », a expliqué Mme Morano en référence aux outrances de Karim Zéribi lors de la venu de Julien Odoul le 14 octobre.

« Les larmes de cet enfant ne sont pas dues à l’interpellation de M. Odoul »

Si la députée européenne ne partage pas toutes les positions du parti dirigé par Marine Le Pen, elle a néanmoins estimé que Julien Odoul avait eu raison d’exiger que la présidente de l’assemblée plénière du Conseil régional de Bourgogne intervînt pour demander à l’accompagnatrice présente dans la salle de retirer son voile islamique.

« […] Moi qui ai été conseillère régionale, j’aurais quitté la salle, j’aurais interpellé par rapport au débat sur cette interdiction de porter le voile lors des sorties scolaires », a-t-elle assuré.

« Ce voile est un voile islamique, c’est un message politique et les larmes de cet enfant ne sont pas dues à l’interpellation de M. Odoul mais elles sont dues à cette mère qui ne respecte pas le mode de vie français et elle sait très bien ce qu’elle fait à ce moment-là, donc elle est responsable des larmes de son enfant. Franchement, ce qu’elle devrait faire alors qu’elle a la chance de vivre en France, c’est lui apprendre l’égalité entre les hommes et les femmes et le mode de vie français. Si ce mode de vie ne lui convient pas, elle peut aller vivre en Arabie Saoudite et vivre comme elle le souhaite selon les préceptes de l’islam rigoriste », a ajouté l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.

« Je suis favorable depuis longtemps à ce que nous légiférions sur cette question du port du voile, notamment dans les sorties scolaires. On ne peut pas dire que le voile est interdit à l’intérieur de l’école pour les fillettes et qu’il est permis pour les mères accompagnantes. Je n’aurais pas aimé que mon fils ou l’un de mes enfants soit accompagné lors d’une sortie scolaire par une femme qui porte un voile islamique. C’est non », conclut Nadine Morano.

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