Festival d’Avignon 2016 – « L’avenir de la politique sera culturel ou ne sera pas ! »

29 avril 2016 09:00 Mis à jour: 29 avril 2016 22:33

« On ne fait pas la révolution seul. Les grands changements, les révolutions sont toujours le fait de forces collectives favorisées par le vent de l’histoire, mais comment vivre quand ce vent se tait ? Comment vivre quand la politique est sans espoir, oublieuse de l’avenir ? Comment vivre quand les idées n’ont plus de valeur, quand le corps social est écartelé, apeuré, réduit au silence ? Comment vivre une vie digne quand la politique n’est plus que manigances politiciennes ? Quand la révolution est impossible, il reste le théâtre. Les utopies y attendent des jours propices, les forces novatrices y inventent encore un demain, les vœux de paix et d’équité n’y sont pas prononcés en vain. Quand Hamlet voit l’impossibilité de la révolution, il convoque le théâtre pour y faire une révolution de théâtre qui dit que tout est encore possible, qu’il faut réanimer le désir de jours enivrés de devenirs », a déclaré Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon depuis trois ans.

Un festival engagé

La 70e édition du festival d’Avignon qui se déroulera du 6 au 24 juillet promet d’être politique. Si les politiciens ne savent pas faire la paix et ne croient plus en l’homme, Olivier Py propose de prendre les choses en main car « être politique c’est croire en l’homme » et « l’avenir de la politique sera culturel ou ne sera pas ! »

La 70e édition consacre une place d’honneur au Moyen Orient avec six créations : de Beyrouth avec Ali Chahrour, à Damas avec Omar Abusaada, en passant par Haïfa avec Amos Gitaï et Téhéran avec Amir Reza Koohestani. Amos Gitaï reproduira son film Yitzhak Rabin : Chronique d’un assassinat sous forme de représentation théâtrale avec Hanna Schygulla, son actrice fétiche.

51 spectacles, 36 créations, 26 pièces de théâtre, 7 spectacles de danse et 14 spectacles interdisciplinaires.

Les femmes à l’honneur

Cette année, les femmes largement présentes, représenteront un tiers de la programmation alors que le directeur du festival confirme aspirer à la parité.

Après son Roi Lear qui a ouvert le festival au Palais des Papes l’année dernière, Olivier Py, lui-même signera la mise en scène d’un spectacle itinérant Prométhée enchaîné, d’Eschyle.

Ivo van Hove sera à l’ouverture du festival dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes avec le grand retour de la Comédie-Française qui, après 20 ans d’absence, revient avec Les Damnés d’après le film de Luchino Visconti.

Angélica Liddell revient avec une nouvelle création ¿Qué haré yo con esta espada?

Le polonais Krystian Lupa est attendu avec Didvyriu Aikste, Place des Héros.

La réouverture de la carrière de Boulbon sera célébrée avec Karamazov du jeune metteur en scène Jean Bellorini d’après Les frères Karamazov de Dostoïevski.

Julien Gosselin qui a connu du succès en 2013 avec Les Particules élémentaires d’après Michel Houellebecq revient avec une adaptation de 2666, le roman du Chilien Roberto Bolaño. Un spectacle réunissant plusieurs époques et qui dure 12 heures.

Côté danse

Thierry Thieû Niang qui a travaillé avec des séniors (de 60 à 90 ans) sur Le Sacre du Printemps, crée cette année une œuvre avec des adolescents.

Le Libanais Ali Chahrour déplore la disparition du métier de pleureuse avec des danseurs non professionnels.

Et Sidi Larbi Cherkaoui a recréé spécialement pour la Cour d’Honneur son spectacle Babel donné depuis 2010 dans le monde entier.

Un épisode chaque jour à midi

Finalement, après le succès de La République de Platon présenté l’année dernière en forme de feuilleton où une équipe locale joua un épisode chaque jour, Olivier Py a confié à Thomas Jolly la mission de créer un feuilleton sur les chroniques du festival d’Avignon de 1947 à… 2086.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.