Qui pensait que la France n’avait plus de poids sur l’échiquier mondial ? Avec des ventes record sur son marché extérieur cette année, sa place de médiateur dans les grands conflits internationaux et grand organisateur du projet d’un monde plus propre et plus durable d’ici la fin de l’année, notre vieux pays reste encore à une place centrale et ses idées continuent à faire avancer le monde.
Devant l’ensemble des ambassadeurs réunis le 25 août au ministère des Affaires étrangères et du Développement international à Paris, François Hollande a donné les grandes lignes de l’action française à l’étranger. La voie de la France dans le monde resterait décisive pour éviter les conflits en trouvant les « espaces pour la paix ».
Elle n’en reste pas moins ferme devant les actes terroristes qu’elle doit combattre et contre toutes les formes d’extrémisme politique ou religieux. Mais la France rayonne aussi par son commerce extérieur, soutenu par des savoir-faire techniques et culturels reconnus et attractifs.
Selon le chef de l’État, la France reste exigeante sur la question des droits de l’homme – même si rien n’y paraît dans l’actualité et les médias – des libertés et de la lutte contre la corruption, ce qui lui permet dit-on de se faire respecter à l’étranger, notamment sur le plan économique.
Une feuille de route de la diplomatie française dont voici quelques éléments.
Le rôle unique de la France dans le monde
Historiquement, la France représente la liberté pour le monde entier. Selon François Hollande, les droits de l’homme, la démocratie et la lutte contre la corruption sont en toute occasion rappelés par le président, le ministre des Affaires étrangères et la diplomatie française lors des rencontres avec des pays tiers : « c‘est ce qui fait que nous sommes un pays respecté avec une position centrale vis-à-vis de tous les pays ».
Grâce à cela, nous sommes encore « une des rares nations au monde à pouvoir trouver des solutions, à donner une perspective et à pouvoir éviter des conflits ». La France continuerait à porter une politique extérieure qui va au-delà de la défense de ses seuls intérêts, une vision qui vaut à la France une partie de sa reconnaissance internationale.
Selon le président, « la France même si elle affronte le terrorisme et une vague de migration sans précédent, la France a une vision universelle et veut continuer à accueillir toutes les bonnes idées. Ce qui se joue, c’est la bataille des idées, et la France doit être au premier rang. ».
Mais l’action extérieure de la France reste aussi au service des objectifs donnés pour le pays. Le rayonnement économique et culturel de la France constitue en effet une vraie force pour le pays. Le tourisme y représente 7% du PIB et deux millions d’emplois, tandis que les produits français n’ont jamais connus autant de sollicitations commerciales à l’international.
Le président a également annoncé le rapprochement de l’Agence française de développement (AFD) et de la Caisse des Dépôts pour créer une agence d’investissement plus solide sur le modèle de la Banque Publique d’investissement (BPI). Cette réforme « nous permettra comme en Allemagne de disposer d’une organisation plus intégrée, pour agir enfin avec les collectivités locales et les entreprises, en s’inspirant du succès de la BPI ».
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Vers un nouveau modèle de gouvernance européen
Pour François Hollande, l’Europe ne peut pas seulement être un espace économique avec des règles minimales – uniquement remises en question en temps de crise. Sans changer le statu quo, sans former un gouvernement économique européen, ce sera comme abandonner les valeurs de l’Europe. « La zone euro peut avoir un budget propre […] et nous devons réfléchir à de nouvelles ressources » a déclaré le chef de l’État.
Selon le président, l’Europe doit aussi avoir une perspective politique commune, celle de protéger les peuples. Selon lui, l’Europe doit être capable de réguler les migrations dans le contexte de crise internationale au Proche-Orient, capable de protéger sa population en respectant ses valeurs et capable également de se protéger des extrémismes qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur.
Faire face à l’instabilité mondiale
« Notre monde est profondément instable » a déclaré solennellement François Hollande.
La guerre s’est en effet rapprochée des frontières de l’Europe avec le conflit en Ukraine il y a quelques mois. Les relations avec la Russie se sont tendues au point d’être entrées dans des sanctions économiques réciproques entre les deux pays – plus précisément entre l’Europe et la Russie. C’est pourquoi la France n’a pas voulu livrer du matériel de guerre à la Russie au prix d’une perte financière contractuelle. Malgré cela, le président a tenu à souligner qu’il n’y avait jamais eu autant de contrats militaires cette année pour la France, notamment avec l’Égypte ou l’Inde, montrant une nouvelle fois que lorsque la France se fait respecter et fait respecter ses valeurs, l’impact économique et politique n’en est que plus important.
Pour lutter contre le terrorisme, François Hollande s’est dit prêt à réunir à Paris tous les acteurs de la lutte contre Boko Haram : « face au terrorisme, le recours à la force est nécessaire […] le statu quo fait le jeu des extrêmes ». Selon lui, l’action française implique une responsabilité au Proche-Orient. Suite aux attentats terroristes sur le territoire depuis le début de l’année, le président a précisé que le pays « devait se préparer à d’autres assauts et donc à se protéger ». Suite à l’attentat du Thalys le 21 août, la mobilisation de 7 000 soldats supplémentaires a été annoncée.
L’instabilité mondiale vient aussi de l’Asie et plus spécialement de la Chine dont la bourse ne cesse de dévisser depuis le mois de juin – à cause d’une spéculation abusive. La volonté de la France à ce sujet est d’engager la Chine à prendre toutes ses responsabilités dans la gouvernance mondiale, notamment dans la dévaluation de sa monnaie.
La France porteuse d’un message d’espoir
La lutte contre le réchauffement climatique semble réunir presque tous les aspects de la diplomatie française. C’est pourquoi le pays aurait été choisi pour réunir et mettre d’accord tous les pays engagés à la COP21 en fin d’année.
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Déjà en préparation à Paris, les 66 pays créant 70% des émissions polluantes ont confirmé leur contribution à la conférence. Beaucoup de pays émergents comme l’Afrique ou l’Inde s’inquiètent aussi du réchauffement climatique, et une réponse adaptée à chaque pays permettra leur donner les moyens technologiques pour un virage vers l’économie durable. François Hollande se rendra d’ailleurs en Chine et à Seoul début novembre pour avancer sur le dossier..
François Hollande a également appelé le Pape François 1er à venir à l’Assemblée générale des Nations unies pour réitérer son appel contre le réchauffement climatique, y reconnaissant le poids de son message pour le monde entier.
Selon le président, et ce pourrait être le leitmotiv de la diplomatie française, « la France veut agir en solidarité mais également en toute indépendance », une manière de porter ses idées et de trouver effectivement des nouveaux espaces de paix et de progrès sur l’échiquier international.
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