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Australie : des poches en tissus cousu en France au secours des marsupiaux orphelins après les incendies

janvier 23, 2020 10:28, Last Updated: janvier 24, 2020 18:55
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Devant l’ampleur du désastre en Australie, où plus d’un milliard d’animaux ont péri depuis le début des incendies en septembre, un parc animalier de l’Aude a lancé un appel à confectionner des pochons en tissu pour secourir les bébés kangourous ou koalas victimes des feux en Australie.

En quelques jours, « nous avons reçu des milliers de poches », envoyées par des écoles, des Ehpad, des clubs de couture, des particuliers, s’enthousiasme cette biologiste « passionnée de marsupiaux et d’Australie ». « Maintenant il va falloir des bénévoles pour trier », souligne-t-elle.

Il  faut trente poches par bébé kangourou

Simples à réaliser, ces étuis en tissu deviendront des viatiques pour les petits marsupiaux, que leur mère ait été tuée ou qu’elle les ait éjectés « sous le coup du stress ». « Pour se développer, ils ont besoin d’être contenus », de pouvoir s’enrouler, explique Carole Masson.

À ses pieds, bien calé dans un panier, c’est ce que fait Diego, un bébé kangourou roux de six mois tombé début décembre de la poche de sa mère dans le « Parc australien » de Carcassonne, qui accueille une cinquantaine de spécimens.  Après ce genre d’accident, les mères kangourous « ne recherchent pas leurs petits » explique Mme Masson. À charge pour les humains de prendre le relais jusqu’au sevrage, à huit mois, une opération « relativement simple » mais astreignante, « à raison d’un biberon toutes les 3 heures ». 

Devant l’ampleur du désastre en Australie, où plus d’un milliard d’animaux ont péri depuis le début des incendies en septembre, des associations ont lancé un appel international à l’aide, relayé en France par le Parc australien. Recueillant aussi les excréments des bébés, les poches doivent être changées « très très souvent »: « il en faut trente par bébé kangourou » pour les prendre en charge avant leur sevrage alors que les feux ont laissé « une quantité astronomique de marsupiaux non sevrés », explique Mme Masson.

Deux millions de personnes touchées

Au téléphone, son assistante, Annia Aubry, explique patiemment que « non il ne faut pas de synthétique », et que les poches – un étui intérieur glissé dans un pochon – doivent être cousues en « coutures anglaises » pour que les bébés ne se prennent pas les griffes dedans. Les tailles requises – pour koalas, possums, wallabies… –  et les détails de confection figurent sur le site du Parc, mais désormais avec l’avertissement qu’il ne faut plus lancer de nouvelles fabrications, les objectifs ayant été largement atteints.

« L’appel s’est diffusé à une vitesse terrible, Facebook s’est emballé avec deux millions de personnes touchées », s’étonne encore Mme Masson. Pour qui le ressort de cet engouement a été « face à un désastre énorme, de pouvoir être acteur d’une solution à son échelle, à son niveau ».  « On est dans un monde où tout le monde est individualiste devant son téléphone. Là, on fait une belle action tous ensemble : ça me réconcilie avec la nature humaine », lui fait écho Francine, à l’autre bout de la France.

Face à l’afflux des sacs et colis – à ouvrir, trier et empaqueter – le Parc australien a lancé une collecte en ligne pour assurer le fret. Bilan, près de 10 000 euros récoltés et une proposition d’aide d’une compagnie américaine de transport. Le départ est prévu le 10 février.

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