Installés depuis un peu plus d’un mois sur un nouveau terrain situé à l’entrée de la ville de Figeac, les gens du voyage dénoncent à nouveau leurs conditions de vie et menacent de faire venir un huissier de justice si la municipalité ne leur propose pas un autre emplacement d’ici la fin de l’année.
C’est un véritable bras de fer qui dure depuis des semaines. Accueillies depuis plusieurs années sur une aire dédiée aménagée à proximité du lycée de la Vinadie, des familles de la communauté des gens du voyage s’étaient plaintes du caractère insalubre des lieux au mois de juillet.
Excédées, elles avaient décidé de quitter l’aire en question pour occuper le terrain de football communal de Panafé.
Après d’âpres négociations avec la mairie, les gens du voyage ont finalement consenti à libérer le terrain communal pour s’établir sur un emplacement situé derrière le magasin But, à l’entrée de Figeac, il y a un peu plus d’un mois.
Un nouveau terrain qui ne répond pourtant toujours pas aux exigences des membres de la communauté des gens du voyage de Figeac, qui dénoncent notamment des conditions d’hygiène jugées indécentes.
« C’est sale. Il n’y a pas assez de gravier : on est dans la boue. On ne peut pas utiliser les sanitaires. On a des problèmes avec l’eau si on veut faire tourner nos machines à laver, il n’y a pas assez de pression et il manque des robinets. Et puis l’électricité, ça a sauté plusieurs fois », affirme Georgette Hoffmann, la doyenne du camp, dans les colonnes de nos confrères de La Dépêche.
« La nuit, on n’a aucune lumière. Je suis déjà tombée trois fois en voulant aller aux toilettes. Je vais faire venir un huissier si rien n’est fait », ajoute-t-elle.
« On a dit d’accord pour venir ici, c’était provisoire, mais pour combien de temps ? On se sent abandonnés depuis qu’on est là », abonde sa petite-fille Rita Uhlman.
Les familles des gens du voyage exigent désormais d’obtenir des « terrains familiaux » pour se sédentariser et s’établir durablement à Figeac.
Le maire de Figeac n’en peut plus
Des états d’âme et des desiderata qui exaspèrent André Mellinger, maire de Figeac et vice-président de la communauté de communes du Grand Figeac. L’élu estime en effet que la collectivité territoriale et les contribuables ont déjà fait beaucoup pour la communauté des gens du voyage, engageant des dépenses importantes.
« Je suis très remonté. Cela ne se passe pas du tout comme prévu au départ. Il faut rappeler que ce sont eux qui ont demandé à aller sur ce terrain alors qu’il restait des places à la Vinadie. On a aménagé le terrain en installant des sanitaires, des containers, l’eau, l’électricité… Tout cela aux frais du Grand Figeac pour un montant de 15 000 euros. On a mis en plus 80 tonnes de gravier pour les 19 caravanes prévues », observe l’édile.
Selon lui, les membres de la communauté des gens du voyage de Figeac « n’ont pas tenu leurs engagements ».
« Une partie refuse de payer leur participation aux frais d’électricité. Ensuite, ils viennent de passer au-delà du périmètre de sécurité. Ils ont fait venir des gens qui n’étaient pas prévus, donc aujourd’hui il y a trop de monde et on se retrouve dans une situation qui n’est pas acceptable. Ils portent une grande part de responsabilité », ajoute M. Mellinger.
Il évoque également des menaces de mort qui auraient été proférées à l’égard de plusieurs agents de la collectivité. Exaspéré, le maire a prévenu le préfet et le procureur de la République.
Il demande désormais le départ des occupants qui n’ont pas été autorisés à s’installer sur le nouveau terrain fourni par la mairie le mois dernier.
Et André Mellinger de rappeler les dépenses engagées par la collectivité territoriale pour accompagner les familles des gens du voyage ayant émis le souhait de se sédentariser :
« Ça n’empêche que l’enquête sociale a continué par les services du Département et le CIAS, que nous avons fait un avenant de plus de 4500 euros pour faire intervenir le gestionnaire de l’aire de la Vinadie, l’Hacienda. Je veux bien les aider mais il faut du respect. Du respect mutuel », souligne le premier magistrat de la ville.
Une aire dédiée dont les gens du voyage ne veulent plus
Mise en service en 2009, l’aire de la Vinadie dispose de 24 places et d’une douzaine d’emplacements destinés à accueillir les familles de gens du voyage pendant leur passage à Figeac. Elle n’est toutefois pas conçue pour être une aire d’installation sédentaire, ce que réclament les familles des gens du voyage de la commune du Lot.
Dès le 5 juillet 2019, l’aire de la Vinadie a toutefois fait l’objet de travaux annuels et a été entièrement nettoyée. Les réparations nécessaires ont également été réalisées par le prestataire l’Hacienda pour le compte de la communauté de communes du Grand Figeac.
Malgré les travaux effectués sur l’aire dédiée de la Vinadie et les propositions généreuses fait par les élus locaux fin septembre, les membres des gens du voyage ont toujours refusé de s’y réinstaller.
Selon actu.fr, le Grand Figeac avait notamment offert aux gens du voyage de leur accorder la gratuité des fluides (l’eau et l’électricité) jusqu’au mois de décembre. Via le Centre communal d’action sociale (CCAS), la ville avait également proposé une prime exceptionnelle de rentrée pour les enfants scolarisés.
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