« C’est une épizootie qui touche toute l’Europe, avec un virus fulgurant », a déclaré la directrice du Cifog.
La filière foie gras, touchée de plein fouet par l’influenza aviaire, estime avoir perdu 6,7 millions de canards pour la production, entre les abattages, la mortalité due au virus et les arrêts de production, a indiqué le 5 mars l’interprofession (Cifog). « Mais ce n’est qu’une estimation car nous ne connaissons pas aujourd’hui la date de redémarrage », a indiqué Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.
Le plan d’abattages préventifs décidé par les services du ministère de l’Agriculture concerne à ce jour près de 1,2 million de canards, auxquels s’ajoutent 1,2 million d’animaux décimés dans les exploitations touchées par le virus, soit environ 2,4 millions de canards au total, a rappelé le Cifog. L’interprofession estime en outre à 4,3 millions le nombre de canards qui n’ont pas pu être mis en production depuis le début de l’épizootie.
Les fêtes de fin d’année et la saison d’été ont permis de limiter la casse
En termes financiers, « l’impact économique est en cours de chiffrage », a indiqué Mme Pé. « La filière est dans la tourmente, mais c’est une épizootie qui touche toute l’Europe, avec un virus fulgurant », a relevé Mme Pé. « Pour notre secteur, c’est 485 foyers qui sont touchés pour la France en quatre mois, principalement des élevages dans le Sud-Ouest (472 foyers) ».
Malgré cette crise sanitaire et la fermeture des restaurants pour endiguer une autre crise, celle du Covid-19 causée par le virus du PCC (Parti communiste chinois), la filière a estimé vendredi avoir limité la casse lors des fêtes de fin d’année. Un bond des ventes en grande distribution lors de la toute fin d’année (+32,2% et +27,3% lors des deux dernières semaines de l’année) a permis au foie gras « d’enregistrer une croissance presque inespérée à +1,8% en volume et +1,4% en valeur sur l’ensemble de l’année 2020 pour la consommation à domicile », a indiqué le Cifog.
Cette bonne performance n’a pas suffi à compenser la fermeture des cafés, hôtels et restaurants. Toutefois, « l’excellente fréquentation » des établissements pendant l’été et la vente de produits festifs à emporter « ont limité la chute des ventes en restauration pour notre secteur », a assuré Mme Pé. Au final, les ventes « chutent de 36% pour ce créneau qui représentent 40% de nos débouchés en temps normal », avec également une baisse de 21% pour le magret, a-t-elle détaillé.
La balance commerciale française, elle, est restée positive, une baisse sensible des importations ayant compensé le recul des exportations : la filière foie gras a ainsi rapporté plus de 40 millions d’euros à la France, a indiqué Mme Pé, qui a salué l’ouverture du marché chinois en 2020.
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