Les syndicats des professionnels du feu ont annoncé mardi la fin de leur grève entamée depuis l’été 2019.
Les syndicats de pompiers professionnels ont annoncé mardi la fin de leur mobilisation lancée à l’été après avoir obtenu des engagements du gouvernement en matière salariale et de retraites, tout en restant vigilants pour défendre une profession « sur-sollicitée » et « à bout ».
Le mouvement a été levé alors que plusieurs milliers de pompiers ont à nouveau défilé dans l’après-midi à Paris pour exprimer leur colère face à l’absence de réponses du gouvernement à leurs revendications. « L’intersyndicale a pris acte des engagements forts du ministère et a décidé d’appeler à l’arrêt de la grève et à reprendre le travail normalement à partir du 1er février », a déclaré Frédéric Perrin, président du syndicat Spasdis-CFTC, l’un des sept syndicats (sur neuf) mobilisés.
Prime du feu et retraite anticipée
La mobilisation démarée en juin dernier, si elle a été très suivie selon les syndicats, n’a pas entraîné de perturbations majeures, les pompiers étant astreints à un service minimum, et les professionnels représentant 16% des 247 000 pompiers de France, loin derrière les volontaires (80%).
Le gouvernement s’est notamment engagé à revaloriser dès l’été prochain la prime de feu en la portant à 25% du salaire de base (contre 19% actuellement) et à préserver les mécanismes permettant aux pompiers de partir en retraite anticipée à 57 ans en échange de cotisations supplémentaires, a précisé M. Perrin. L’augmentation de la prime de feu a été confirmée à la presse par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’un déplacement dans le nord de Paris.
Le gouvernement s’est également engagé à créer « un observatoire national des violences spécifique aux sapeurs-pompiers » pour mieux prévenir les agressions dont ils sont de plus en plus victimes, a-t-il ajouté. La Fédération des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui chapeaute l’ensemble de la profession, a exprimé dans un communiqué sa « satisfaction » après les engagements pris par M. Castaner, signe selon elle d’une « reconnaissance des contraintes et des risques particuliers du métier ».
Un système à « bout de souffle »
Mais les revendications des pompiers, professionnels comme volontaires, ne s’arrêtent pas là. Au-delà des salaires et des retraites, ils demandent au gouvernement de prendre des mesures radicales pour sauver un système de secours national dont ils sont souvent les derniers maillons de la chaîne et qu’ils jugent « à bout de souffle ». Ils dénoncent notamment l’augmentation constante du nombre d’interventions, notamment pour des missions d’assistance médico-sociale (carences ambulancières, assistance de personnes âgées…) qui ont explosé ces dernières années alors qu’elles ne font initialement pas partie de leur cœur de métier, l’urgence.
« Le système est à bout : avant on était assez pour intervenir rapidement partout, maintenant on est tellement sollicités pour tout et n’importe quoi qu’on n’est plus sûrs de pouvoir arriver rapidement sur les vraies urgences« , a expliqué Michael, 32 ans, pompier professionnel depuis douze ans dans le Haut-Rhin, lors de la manifestation de mardi marquée par quelques heurts avec la police. « Si on a un arrêt cardiaque aujourd’hui en France, faut aussi avoir de la chance, se trouver près d’une caserne qui n’est pas débordée et peut donc envoyer du monde », note-t-il.
Plus de moyens
Les pompiers réclament au gouvernement de mettre les moyens pour que d’autres, les services de santé notamment, assurent les missions non urgentes d’assistance aux personnes qui monopolisent aujourd’hui une bonne partie de leur temps et de leur énergie.
Sur ce point, le ministère de l’Intérieur a annoncé sa volonté de travailler avec son homologue de la Santé pour faire reculer les sollicitations des pompiers, a précisé M. Perrin qui, comme les autres responsables syndicaux, va rester « mobilisé » pour s’« assurer que ces annonces seront bien matérialisées ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.