L’Agence régionale de Santé (ARS) Grand Est a annoncé qu’à partir du 4 novembre prochain, les accouchements dans les maternités de Thann et d’Altkirch dans le Haut-Rhin ne seront plus assurés pour des raisons de « manque de ressources médicales » et de « qualité et de sécurité des soins ». Les femmes enceintes seront orientées vers l’hôpital de Mulhouse, distant d’un peu plus de 20 km des deux maternités.
Les deux maternités du sud de l’Alsace céderont leur place « à (…) un Centre périnatal de proximité » qui « prendra en charge (…) le suivi complet des femmes durant leur grossesse, puis après leur retour au domicile », indique l’ARS dans un communiqué.
L’accouchement ne sera plus réalisé sur place : les femmes seront désormais « orientées vers l’hôpital Femme-Mère-Enfant de Mulhouse », tout en gardant « la liberté d’opter pour tout autre établissement de leur choix offrant les mêmes garanties de sécurité », précise l’Agence.
« Les enjeux de sécurité et de qualité des soins ont été les éléments prépondérants dans ce choix », justifie l’Agence, qui insiste sur le « nombre insuffisant de pédiatres, d’anesthésistes et de gynécologues-obstétriciens titulaires » et l’absence « de perspectives de recrutement, à court et moyen terme, compte tenu de la démographie médicale dans ces spécialités ».
« Nous regrettons et contestons vivement (la fermeture de la maternité de Thann), décidée unilatéralement par l’ARS, et qui démontre sa réelle incapacité à organiser et coordonner les équipes médicales pour préserver et renforcer les services de proximité dans nos territoires ruraux », ont réagi dans un communiqué des élus alsaciens, parmi lesquels le maire (UDI) de Thann Romain Luttringer et le député (LR) du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger.
« Fruit d’une décision gouvernementale, au cœur de la réforme ‘Ma santé 2022’, la transformation de 500 établissements en ‘hôpitaux de proximité’ en France, excluant les services de chirurgie et maternité apparaît comme une métropolisation de la santé et une erreur manifeste », estiment ces élus.
L’ARS a annoncé que des « mesures personnalisées » seraient mises en place pour l’accompagnement des 55 salariés des deux structures.
« Des actions spécifiques sont prévues pour garantir l’accès à la maternité dans de bonnes conditions », insiste l’ARS, qui dit travailler « au renforcement des transports sanitaires afin de permettre le transport des femmes enceintes en cas d’urgence ».
Pour les situations « d’urgence absolue », « un équipage Smur renforcé d’une sage-femme pourra se rendre auprès de la patiente et assurer un transport rapide vers la maternité ».
Un « hôtel hospitalier » près de la maternité de Mulhouse sera également mis en place afin de permettre aux femmes qui résident loin de Mulhouse d’y passer « les derniers jours avant leur accouchement », indique l’ARS.
L’autorisation du service a par ailleurs été maintenue pour les urgences d’Altkirch jusqu’au 31 décembre 2019, la structure devant d’ici là impérativement trouver un médecin urgentiste. Un plan de consolidation doit être présenté pour le 1er octobre 2019, précise l’ARS.
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