L’enseigne de grande distribution a invoqué plusieurs raisons pour justifier son choix de ne plus commercialiser les célèbres biscuits fourrés au chocolat.
C’est un coup dur pour les salariés de l’usine de Vertou, près de Nantes, qui fabrique les biscuits de la marque BN : son principal client Carrefour a décidé d’arrêter de distribuer les célèbres biscuits au chocolat qui furent pendant longtemps « le goûter préféré des enfants ».
Si l’enseigne de grande distribution a envisagé pendant un temps de cesser toute commercialisation des biscuits de la marque, les négociations ont permis d’aboutir à un accord et Carrefour continuera à proposer à ses clients les gâteaux BN fourrés à la confiture.
« On a du mal à vendre les biscuits BN mais on leur accorde un délai. Nous avons besoin de produits performants. On leur demande d’innover. On attend de voir leurs nouveaux produits », a expliqué la direction du groupe.
Pour justifier sa décision de ne plus commercialiser les fameux Choco BN, Carrefour met en avant la baisse continue des ventes de biscuits de la marque qui doit faire face à une concurrence féroce.
D’après Europe 1, la production des biscuits fourrés au chocolat fabriqués par l’usine de Vertou était déjà passée de 20 000 tonnes en 2016, à seulement 18 700 tonnes l’année dernière.
En outre, Carrefour invoque également la loi EGalim promulguée le 1er novembre 2018 qui régule les promotions et les ventes en lots. Les offres du type « deux pour le prix d’un » dont bénéficiaient régulièrement les produits BN ne sont désormais plus autorisées. Selon Ouest-France, l’enseigne de grande distribution souhaiterait aussi « donner un gros coup de pouce à sa propre marque de biscuits fourrés ».
« A chacun sa madeleine et la mienne, c’est le #ChocoBN. On était jeune, on était fou, il avait du sable qui croquait sous la dent sur la plage et finissait souvent en miettes au fond de mon cartable ! », raconte @BalasseE1.#europe1 pic.twitter.com/Zc8VH9KKEz
— Europe 1 (@Europe1) May 17, 2019
« Demain ce sera peut-être Leclerc ou Auchan »
L’arrêt de la commercialisation des Choco BN au sein des magasins du groupe Carrefour ne laisse pas d’inquiéter les salariés de l’usine de Vertou, dont la production risque d’en prendre un coup. La direction du site estime en effet qu’elle devrait diminuer de 2000 tonnes par an, tandis que les syndicats parlent de 4000 tonnes.
Déjà fragilisée après avoir vu ses effectifs passer de 420 salariés il y a trois ans à 364 aujourd’hui, l’usine historique se fait un sang d’encre.
« Clairement, on se demande quel est l’avenir. Aujourd’hui, c’est Carrefour, demain ce sera peut-être Leclerc ou Auchan, tout est possible », souligne Michaël Villeneuve – qui travaille sur une des chaînes de production – sur les ondes d’Europe 1.
« Le Choco BN, il faut le rénover, c’est sûr. C’est un produit vieillissant. On lui a déjà refait un petit sourire il y a 10 ans, maintenant il faut lui faire un grand sourire », renchérit Jérémy Germain, délégué CGT de la biscuiterie, dans les colonnes de Ouest-France.
« Des générations entières ont été élevées avec le Choco BN, je ne sais pas si les futures générations auront cette chance », ajoute-t-il.
« Un bon produit français »
Inconditionnelle de la marque dont elle dévore les produits tous les matins depuis des années, Marie, 30 ans, a confié aux journalistes d’Europe 1 qu’elle regrettait le choix de la direction de Carrefour : « Il s’agit d’un bon produit français, pourquoi l’arrêter ? C’est dommage. »
Malgré l’arrêt de la commercialisation des Choco BN dans les supermarchés de l’enseigne de grande distribution, la trentenaire ne compte d’ailleurs pas pour autant mettre fin à son rituel quotidien : « Au moins, c’est rapide : on sort le paquet et ‘hop’, on mange un petit BN ! Et je compte bien continuer toute ma vie. »
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