La fin des moteurs thermiques en 2035, une folie européenne ?

Par Léonard Plantain
3 juillet 2022 23:32 Mis à jour: 3 juillet 2022 23:32

Avec son objectif « zéro émission de CO2 », l’Europe vient de signer officiellement la fin des moteurs thermiques en 2035. Une transition énergétique qui annonce une catastrophe économique selon de nombreux économistes et éditorialistes.

Mercredi 29 juin, à l’antenne de BFM Business, Nicolas Doze est revenu sur les conséquences de la fin du moteur thermique en 2035. L’éditorialiste, spécialisé en économie, fustige les dernières décisions de nos dirigeants européens concernant cette transition écologique : « On aime bien laver plus blanc que blanc en Europe. C’est une folie absolue cette histoire. On n’aura jamais les bornes électriques pour le faire. On a aujourd’hui 62.100 bornes en France, en-dessous de l’objectif prévu. Il n’y en a que 4% en recharge rapide ».

Il ajoute également que sur les 62.100 bornes disponibles, « 90% sont chez des particuliers ou dans les entreprises ». En résumé, « les bornes sur l’espace public ne rapportent rien, elles coûtent. Il va donc falloir énormément d’investissement public et donc c’est le contribuable qui va payer », a-t-il affirmé.

Et à la question « est-ce qu’on aura la production d’électricité nécessaire à cette transition ? » Nicolas Doze met en avant le paradoxe actuel : « On est en train de nous demander de consommer moins d’électricité, alors que RTE considère qu’il faut augmenter de 50% à 70% la production d’électricité pour pouvoir faire rouler, en 2035, 15 millions de véhicules électriques sur les 40 millions qui circulent en France. Il faut quasiment 100 térawattheures de plus. Je suis désolé mais aujourd’hui on n’est pas capable d’avoir 100 térawattheures de plus ».

Autre point polémique : le coût des matières premières pour fabriquer des batteries « explose littéralement », a dénoncé Nicolas Doze. En effet, selon les derniers chiffres révélés par l’ADEME, le prix du lithium a été multiplié par 7 en 2022. Quant au prix du cobalt, celui-ci a doublé. Une augmentation qui se retrouve également dans le reste des composants et qui aura un grave impact sur le secteur automobile.

Selon Nicolas Doze, tout est dit par Carlos Tavares, le dirigeant du Groupe PSA puis de Stellantis. Le 19 janvier 2022, celui-ci déclarait : « Cette histoire de voitures électriques, c’est un choix politique. Ce n’est pas un choix industriel. Il y a moins cher et plus rapide, ça s’appelle le véhicule hybride ». Pour lui, cette transition énergétique « est un choc économique sans précédent ».

Il faut dire que pour amortir les coûts supplémentaires de cette transition, « il faut qu’on fasse 10% de gain de productivité par année, pendant 5 ans. Les meilleures années, l’automobile a fait 2 à 3% de gain de productivité », a expliqué Nicolas Doze.

Cette transition n’aura pas simplement un impact économique, elle pourrait également engendrer un choc social. En effet, selon Nicolas Doze, « si on fait de l’électrique et que les classes moyennes ne peuvent pas se le payer, cela veut dire que l’État creuse les déficits pour continuer à subventionner ces véhicules. On va exclure une partie de la population de la mobilité ».

Cette transition est également « une espèce de fausse promesse environnementale », dénonce Nicolas Doze, « puisqu’on sait bien que sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule, depuis l’extraction des matières premières pour la batterie, jusqu’à la logistique, la construction et le recyclage, la voiture électrique doit avoir roulé à peu près 50.000 km pour commencer à avoir une empreinte carbone meilleure que l’empreinte du véhicule thermique ».

Pour l’Europe, « c’est une espèce de mort programmée de l’industrie automobile », a conclu Nicolas Doze.

Voir également ci-dessous notre interview de Philippe Herlin – Transition énergétique : « Un suicide complet pour l’Europe »

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