Les derniers chiffres des créations d’entreprises en 2014 sont tombés fin janvier. Le nombre d’entreprises nouvellement créées a progressé de 2%. Une donnée statistique à nuancer par la création réelle d’emplois et la pérennité des entreprises, une occasion pour reparler des PME et des financements qu’elles attendent pour pouvoir innover.
La création d’entreprise en demi-teinte
D’après l’étude de l’Insee sur la hausse des créations d’entreprises parue fin janvier, 550.700 entreprises ont été créées en France durant l’année 2014. Ce chiffre représente une hausse de 2% par rapport à 2013. Tous les secteurs d’activités sont concernés, notamment celui du transport. Une légère hausse de la création des sociétés (+4%) et une augmentation de 3% de l’immatriculation des auto-entreprises (nouvellement micro-entreprises) ont contribué à ce chiffre encourageant. La part des micro-entreprises représente 51% du total des entreprises créées et 74% des entreprises individuelles.
La micro-entreprise contribue depuis sa création à gonfler les statistiques, mais leur pérennité et leur valeur économique en termes d’emploi et de création de richesses restent limitées. Souvent le choix de ce régime relève plus d’une nécessité que d’un vrai choix de statut juridique. «Quand le chômage augmente, habituellement, les créations de très petites entreprises, sans salarié, progressent. D’ailleurs, Pôle emploi encourage les chômeurs à créer leur entreprise», estime Eric Heyer de l’Observatoire des conjectures économiques. Les chiffres de l’Insee confirment cette tendance, 95,2% des entreprises sont créées sans salarié (le régime de micro-entreprise permet de pouvoir facturer des prestations), notamment à cause de son plafond de chiffre d’affaires relativement peu élevé.
Les PME, un besoin de financement pour l’innovation
Néanmoins le discours politique admet l’utilité des start-up et reconnaît leur valeur génératrice d’emplois. Deux amendements déposés sur la loi Macron visent à favoriser le financement des petites et moyennes entreprises. Il s’agit d’assouplir le dispositif ISF-PME créé en 2007 pour drainer plus de fonds soumis à l’impôt sur la fortune (ISF) et inciter les particuliers à devenir des «business angels».
En d’autres termes, il s’agit d’inciter les contribuables aisés à investir dans l’économie française pour alléger leur portefeuille fiscal au lieu de chercher des moyens d’évasion à l’étranger. Toujours est-il que d’après l’Institut de Recherche pour la Démographie des Entreprises (IRDEME) pour rendre l’ISF-PME réellement efficace, il faudrait assurer également le bon ciblage de cette mesure, et le concentrer davantage sur les secteurs à risques, à fort potentiel, domaine des entrepreneurs dans l’âme.
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