Face aux 100.000 tonnes de jouets jetés chaque année, les deux plus grandes enseignes du secteur proposent aux consommateurs des initiatives pour rallonger la durée de vie des poupées ou des trottinettes, via la seconde main, le recyclage, la réparation voire même la location à la semaine.
Gros utilisateur de plastique, le jouet ne bénéficie que depuis 2022 d’une filière dédiée à son recyclage et son réemploi, et 2023 a surtout été consacrée à l’installation de bornes de collecte dans les déchetteries, magasins spécialisées et associations.
« 18.700 tonnes de jouets ont été récoltées l’an dernier, essentiellement dans les déchetteries qui restent le point de collecte le plus intuitif pour les particuliers », résume à l’AFP Matthieu Goutti, responsable de la filière jouets au sein d’Ecomaison, organisme agréé pour gérer ce dispositif fonctionnant sur le principe du « pollueur-payeur », soit une écoparticipation des fabricants, importateurs et distributeurs.
Si les jouets collectés sont trop abîmés, ils sont orientés vers le recyclage après avoir été triés en fonction des matériaux qui les composent — du plastique pour « au moins 70% » d’entre eux. « Mais sinon un maximum va vers le réemploi, avec des produits qui ont deux ou trois vies », ajoute M. Goutti.
« En forte croissance »
Selon une étude menée par Ecomaison et le cabinet Circana, les jeux et jouets d’occasion sont « en forte croissance » et représentent désormais 5,9% des ventes totales du marché. Encore récente dans leur modèle économique, la seconde main représente cependant un potentiel de rentabilité pour les enseignes et leur permet déjà de créer de l’attractivité en magasin.
« On est dans un vrai changement de paradigme pour le consommateur : on ne propose plus seulement des jouets neufs, mais aussi des jouets d’occasion, à la revente ou à l’achat. Dans la tête des gens, quand on va dans un magasin de jouets c’est pour dépenser de l’argent, mais avec la seconde main c’est aussi pour en gagner », relève Franck Mathais, porte-parole de JouéClub.
Des espaces dédiés aux jouets d’occasion
L’enseigne compte élargir d’ici fin 2024 à ses 300 magasins – contre 130 actuellement – ses espaces dédiés aux jouets d’occasion, baptisés Troc O’Joué, qui ont « séduit plus de 50.000 clients en une année. Le taux de revente est excellent et niveau tarifs, on est entre -50% et -70% du prix de vente neuf, via un bon d’achat », explique M. Mathais.
Il souligne que la seconde main s’achète « principalement pour une occasion plaisir, le samedi après-midi par exemple on va voir une maman dire à sa fille qui avait choisi une poupée neuve : ‘‘pour le même prix tu peux avoir trois poupées au rayon occasion’’ ».
King Jouet, autre géant du secteur, vient d’implanter au sein de 30 de ses 330 magasins son concept King Okaz – décliné jusqu’alors dans des points de vente séparés – et propose des occasions placées dans le même rayon que leurs équivalents neufs.
L’offre de seconde main comporte « une part très importante de jouets d’éveil et de jeux de société. On propose aussi le Lego en vrac » mais « on ne reprend pas les peluches, l’électronique avec batteries, les puzzles au-delà d’un certain nombre de pièces et certains jeux de plein air comme les portiques », détaille Coralie Gueydon, responsable RSE de l’enseigne.
Service gratuit d’auto-réparation en ligne
King Jouet vend également sur son site internet des pièces détachées (freins de trottinettes, batteries pour petits véhicules électriques) pour rallonger la vie des produits et propose depuis début 2024 un service gratuit d’auto-réparation en ligne via un « chat » avec un expert « qui peut accompagner sur le diagnostic de panne ou de dysfonctionnement, et aider à réparer via vidéo », indique Mme Gueydon.
Avec le volume de déchets « engendrés par la filière, on se dit qu’à notre niveau on peut arriver à limiter cela, on a aussi notre responsabilité en tant que distributeur », estime la responsable RSE de King Jouet qui proposera en octobre une « grande collecte nationale » de jouets ne servant plus.
Toujours dans cette démarche liée à l’économie circulaire, JouéClub lance cet automne en test dans dix magasins un service de location de jeux de société, pour quelques euros par semaine.
« Cela permet de renouveler l’expérience de jeu sans avoir à acheter de nouveaux jeux à chaque fois, quelque 2000 nouveautés sortent chaque année dans cette catégorie ! », résume Franck Mathais.
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