Un fixeur ukrainien de Radio France, âgé de 32 ans, a été enlevé et torturé pendant neuf jours par l’armée russe. Libéré, il a raconté sa terrible expérience, ainsi que le rapporte France info.
Nikita, de son nom d’emprunt, est un Ukrainien âgé de 32 ans. Employé d’une entreprise d’informatique, il a fait office de guide et interprète pour les équipes de Radio France. Alors qu’il se rendait dans un village pour y retrouver sa famille, à bord d’un véhicule portant l’indication « presse », il a été arrêté par l’armée russe.
Le 8 mars dernier, Radio France avait alerté Reporters sans frontières, ainsi que les autorités françaises de sa disparition, survenue trois jours plus tôt, le 5 mars 2022. La radio a précisé ce lundi 21 mars dans un communiqué : « Nous avons pris la décision de ne pas communiquer jusqu’alors pour ne pas compromettre sa sécurité. »
Entre coups de crosse, chocs électriques, interrogatoires…
Reporters sans frontières a recueilli son témoignage le 17 mars. Après avoir été arrêté par les forces russes, il a été détenu pendant neuf jours durant lesquels il a vécu l’horreur. Pensant qu’il s’agissait d’un espion ou d’un militaire en repérage pour guider les tirs de l’artillerie, le trentenaire a subi de nombreuses tortures et interrogatoires de la part des soldats russes, la première journée de captivité ayant été particulièrement violente.
Entre les coups de crosse de fusils-mitrailleurs assénés sur tout son corps, y compris sur son visage, les soldats l’ont jeté dans un fossé, à côté d’un chien mort, tout en simulant une exécution. L’homme a cru que sa dernière heure était arrivée. Les soldats lui ont par ailleurs infligé des chocs électriques. À plusieurs reprises, il a même perdu connaissance. Il a dû passer trois jours dans la forêt, attaché à un arbre, toujours selon son témoignage.
De plus, durant sa captivité, il a été enfermé avec des civils dans la cave glaciale et en partie inondée d’une maison, puis il a ensuite été transféré dans le sous-sol d’une seconde maison, avec d’autres prisonniers.
« Si vous ne le prenez pas, on l’abat sur-le-champ »
Nikita a cependant été relâché le 13 mars, dans une forêt. Il pensait que ses tortionnaires russes allaient lui tirer dessus, mais ils l’ont laissé filer. Après avoir couru jusqu’à atteindre une route, il s’est de nouveau retrouvé face à des soldats russes. Il est toutefois parvenu à monter dans la voiture de civils ukrainiens. « Si vous ne le prenez pas, on l’abat sur-le-champ », leur a signifié un militaire russe, voyant la réticence des civils.
Le récit de Nikita a été transmis au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) par Reporters sans frontières. Deux plaintes lui ont également été adressées, les 4 et 16 mars. Dans un communiqué, Radio France a exprimé sa « profonde reconnaissance » envers cet homme, qui a pris des risques « pour la liberté d’informer ».
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