Au nom « du bien-être animal », le foie gras a été banni des réceptions officielles de plusieurs municipalités, comme à Strasbourg, Lyon, Villeurbanne ou encore Grenoble. Des prises de position qui font réagir dans les milieux de l’élevage, qui se défend contre ceux qui les critiquent.
Le marché au gras de Périgueux sans foie gras, « cette décision nous révolte », a dénoncé Jean-Claude Dartenset, producteur à Manzac-sur-Vern. En effet, au nom du bien-être animal, plusieurs grandes villes ont récemment décidé de bannir le foie gras de leurs réceptions officielles, a rapporté France 3 Régions. Des décisions qui pourraient engendrer « un effet boule de neige », selon Jean-Claude Dartenset, qui craint pour l’avenir de la filière.
D’autant que pour lui, l’argument du bien-être animal n’est pas justifié. « Ceux qui critiquent ne savent pas ce que l’on fait. Nous, on élève nos bêtes, on les gave avec précaution. Si on maltraitait les bêtes, on aurait de mauvais résultats. Souvent, les critiques viennent de gens qui ne mangent pas de viande. Ils font ce qu’ils veulent, je n’ai rien contre eux, mais petit à petit, on va arriver à tout interdire », a-t-il déploré.
Le foie gras banni par plusieurs municipalités : révolte et colère en Périgord https://t.co/U80NyOA96Z
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) December 8, 2021
Un avis partagé par Fabrice Dumas, éleveur à Rouffignac, qui ne comprend pas ce genre d’interdiction : « C’est une aberration, traditionnellement parlant, cela a toujours existé [le foie gras] ». Pour lui, une telle décision est avant tout « un choix politique », il espère ainsi que « d’ici quelques années, ils reviendront sur cette décision », a-t-il partagé.
Jusqu’à présent, les villes de Grenoble, Strasbourg, Lyon et Villeurbanne ont mis en place cette interdiction. Quant à Bordeaux, dont la municipalité écologiste s’est dotée d’un élu à la condition animale, sera-t-elle la prochaine ? D’après la mairie, « ce n’est pas du tout à l’ordre du jour ». Une déclaration qui rassure, du moins, pour le moment.
En attendant, nombreux s’offusquent des interdictions déjà en vigueur : « C’est à la fois blessant et méprisant pour nos métiers, et fondé sur une approche biaisée, ce qui est d’autant plus regrettable pour une ville comme Lyon réputée pour sa gastronomie. Quand on arrive au stade de l’interdiction, c’est assez préoccupant », a déclaré à 20 Minutes Benjamin Constant, président de l’association de promotion du foie gras et de l’aviculture du Gers.
« Nous nous sentons surtout offensés que des maires répondent à l’injonction d’une association extrémiste américaine et s’en prennent à un fleuron de la gastronomie française qui participe à l’attractivité de nos terroirs », a ajouté Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui s’est étonnée de la déconnection et de la « méconnaissance des maires ».
À noter que les producteurs et transformateurs du foie gras représentent environ « 100.000 emplois en France », a rappelé Marie-Pierre Pé. En ce sens, la filière est encore loin d’être en péril. Mais tout de même, s’ils le souhaitent, les maires écologistes sont invités par le Cifog à visiter des exploitations pour en apprendre davantage.
Rejoignez Epoch Times sur Telegram
? t.me/Epochtimesfrance
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.