La Chine a des projets de logement pour les personnes à faible revenu. Cependant, au lieu d’aller aux pauvres, ces logements servent souvent à compléter les revenus déjà élevés des fonctionnaires d’État et du Parti.
Ceux qui essayent d’obtenir un appartement, qui peut ne coûter que neuf dollars par mois, sont souvent arnaqués et mis à l’écart par ceux à même de faire de meilleures offres. Dans certains cas, ces appartements sont attribués aux « cols blancs » et à d’autres personnes qui, légalement, n’y ont pas droit.
Le 13 septembre dernier, The Paper, un journal basé à Shanghai, a rapporté qu’un villageois de la province du Sichuan au sud-ouest de la Chine, avait payé 80 000 yuan (environ 11 000 euros) à un fonctionnaire local en « dépôt de garantie » qui était sensé lui permettre d’obtenir un appartement. Un autre villageois a payé 25 000 yuans. Afin d’imiter les fonctions des autorités supérieures et de gagner la confiance de leurs victimes, les fonctionnaires locaux et autres escrocs avaient des tampons qui semblaient être authentiques.
La police du Sichuan a confié qu’en 2013-2016, un réseau local avait escroqué les habitants d’au moins 60 villages, pour un montant total de 10 millions de yuan (environ 1,4 million d’euros).
Tandis que les villageois ont été trompés en pensant qu’ils devaient payer des dépôts, les appartements qui étaient prévus pour eux ont été attribués à d’autres clients. En payant des frais et des loyers plus élevés, des résidents pouvaient obtenir un logement, même si leur ménage n’avait pas été légalement enregistré.
Comme on peut voir dans les commentaires en ligne sur l’article du journal The Paper, les internautes chinois n’ont pas été surpris par ces nouvelles.
« Cette affaire ne se limite pas au Sichuan. On trouve des cas semblables partout dans le pays », a écrit l’internaute « Diaoyudao-appartient-à-Annie ».
Un internaute du Sichuan a résumé la situation en quelques mots : « Les logements bon marché du gouvernement ne sont pas pour les pauvres. »
Pas les résidents attendus
En janvier 2011, l’agence officielle Xinhua a rapporté que 607 logements à loyer modéré dans le canton de Heqing de la province du Yunnan, ont fini dans les mains des responsables du Parti qui travaillent dans les bureaux locaux de la santé, de l’éducation et de la planification familiale. Parmi ces résidents, il y avait des médecins et des directeurs d’école.
Au mois de mai, un article publié sur le site d’information chinois NetEase a signalé que les fonctionnaires du canton de Cangzhou de la province du Hebei, dans le nord de la Chine, s’attribuaient à eux-mêmes des appartements à loyer modéré.
Deux résidents à faible revenu, surnommé Li et Tao, ont confié à NetEase que les voitures garées dans leur complexe résidentiel quittaient les lieux avant toutes inspections des autorités locales. Ils ont remarqué que l’agent de sécurité qui travaillait à la porte du complexe appelait les propriétaires des voitures pour les avertir avant l’arrivée de l’inspection.
Wang Sixiang, expert en économie et histoire chinoise, a expliqué dans un article publié en ce mois d’octobre sur le Net Oriental de Hong Kong, que seulement un petit nombre de personnes à faible revenu bénéficierait des logements du gouvernement, avant que les organes de contrôle appropriés ne soient établis pour enquêter et punir les fonctionnaires corrompus qui sont derrière les escroqueries de construction et de loyers.
Pendant les quatre dernières années, des centaines de milliers de fonctionnaires ont été placés sous enquête et punis dans le cadre de la campagne anti-corruption menée à l’échelle nationale.
You Zhixiong, responsable pour la sécurité d’habitations dans la province du Hunan, a été de connivence avec six autres cadres du Parti pour mettre en place avec des promoteurs immobiliers un projet de logements à loyer modéré qui lui a apporté 4,5 millions de yuan (environ 600 000 euros) de pots-de-vin.
En août dernier, la China Discipline Inspection Daily, une publication de l’agence anti-corruption du Parti communiste, a rapporté que You Zhixiong avait été condamné à cinq ans de prison.
Version anglaise : Communist Party Officials Cheat the Poor out of China’s Project Housing
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