Lundi 10 janvier, deux hommes responsables d’une escroquerie financière sur Internet, qui avait causé le suicide d’un agriculteur, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Fontainebleau.
C’est une tentative d’escroquerie qui aura eu des conséquences dramatiques. Lundi 10 janvier, une audience au tribunal correctionnel de Fontainebleau a permis de juger deux hommes : Azidi M., originaire du Bénin, âgé d’une quarantaine d’années et possédant un mode de vie aussi mystérieux que les explications qu’il a fourni aux juges, et son complice : Charles L., un octogénaire de Combs-la-Ville d’apparence respectable mais à l’état de santé dégradé, a rapporté La République de Seine-et-Marne.
Lors de l’audience, les deux hommes ont dû répondre du siphonnage du compte en banque de leur victime. Soit environ 173.000 euros en 11 mois de harcèlement moral. L’agriculteur, lui, connaissait une mauvaise passe et avait accumulé des dettes très importantes, qui devaient conduire à la vente de son exploitation agricole. Pour l’éviter, il a alors répondu à une annonce alléchante sur internet, c’est là qu’il est tombé dans un piège.
L’annonce semblait simple : moyennent un versement, l’agriculteur pouvait contracter un gros prêt avantageux. Un contrat a alors été signé le 13 novembre 2017. Date à laquelle commença sa descente aux enfers, puisqu’il n’a jamais vu la couleur de l’argent promis. Les deux hommes l’ont également persécuté moralement pendant des mois pour qu’il paye ses échéances, menant l’agriculteur désespéré au suicide.
Fontainebleau. L’escroquerie sur Internet avait poussé l’agriculteur au suicide | La République de Seine et Marne https://t.co/DmUNUvFvwH
— Fabien LARCHER (@LARCHERFabien) January 31, 2022
« Il s’est donné la mort par empoisonnement en avalant une forte dose de produits phytosanitaires. Ce sont des engrais professionnels qui provoquent une mort lente et douloureuse. Et a laissé un mot à ses proches : Plus rien sur mon compte… adieu », a expliqué l’avocat de la famille en deuil.
De leur côté, sur le banc des prévenus, les deux hommes sont devenus incohérents et se sont perdus dans des explications vaseuses. Le quadragénaire africain perdait pied entre ses sociétés offshore, ses 13 téléphones et ses voyages incessants. L’octogénaire, lui, a feinté la compassion, en prétextant que c’était « pour aider l’Afrique » qu’il ouvrait son compte à des versements mystérieux avant de les envoyer sur celui d’Azidi.
Au terme de l’audience, la procureure a condamné les deux hommes à des peines de prison avec sursis : 10 mois pour Azidi et 6 mois pour Charles. Ces derniers doivent également verser aux parties civiles (la fille et la compagne du défunt) près de 55.000 euros de réparation pour les sommes escroquées. Un maigre jugement pour la famille du défunt.
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