Fonte de l’Arctique: le record de réduction de la banquise est atteint

26 avril 2015 15:46 Mis à jour: 14 mai 2015 02:16

 

Selon un communiqué du Centre américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center) publié le 19 mars, les scientifiques ont affirmé que la banquise hivernale de l’Arctique n’avait jamais été aussi basse que cette année. La période d’expansion aurait dû être au maximum à ce moment de l’année. Désormais le record du minimum est atteint. Depuis l’année 1979, la banquise n’a jamais été aussi réduite dans l’Arctique.

Le 25 février dernier, la banquise s’étalait sur 14,5 millions de km², soit 1,1 million de km² en moins que la moyenne des années 1981-2010. Un recul par rapport au précédent record à la baisse atteint en 2011 à pareille période de l’année. Cela représente une superficie de plus de deux fois la taille de la Suède. Depuis ce record de 2011, il manque à la banquise 130.000 km².

Le communiqué du NSIDC montre que les glaces ont sur toutes les zones des résultats inférieurs à la moyenne observée, sauf en mer du Labrador et dans le détroit de Davis. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) attribue cette baisse de 3,8% – qui se manifeste tous les dix ans depuis 1979 – au réchauffement climatique mondial et envisage la disparition définitive de la banquise d’été dans une cinquantaine d’années.

2014, l’année la plus chaude depuis 1881

Pour la World Wide Fund for Nature (WWF), la situation est alarmante, car le changement climatique ne touchera pas que le continent Arctique, mais l’ensemble de la planète. L’Organisation mondiale du climat prévient que sans «une réduction implacable des émissions de gaz à effet de serre», les écosystèmes et la population humaine courent un grave danger. «Nous finirons par avoir un climat complètement différent, imprévisible et destructeur», précise Samantha Smith, responsable de l’Initiative climat et énergie au WWF. L’année 2014 a été, selon l’organisation météorologique mondiale, la plus chaude de la planète, ceci depuis 1881 qui est l’année du début des relevés de température. «Ce n’est pas un enregistrement dont on peut être fiers. La diminution de la glace peut créer une série de réactions qui menacent l’Arctique, mais aussi le reste du monde», a déclaré Alexander Shestakov, directeur du programme de l’Arctique mondial WWF.

Conséquences de la diminution et de la disparition de la banquise

Des scientifiques prédisent qu’un été arctique sans banquise pourrait survenir dès 2040. Pourtant, la banquise est un élément vital de l’écosystème complexe de l’Arctique, allant des algues unicellulaires, zooplanctons microscopiques, aux espèces emblématiques: l’ours polaire, le caribou, le béluga et le narval. Ces espèces ont toutes besoin de la banquise pour survivre. Selon les protecteurs de la nature WWF et Greenpeace, la perte de ces habitats de glace a déjà des conséquences négatives sur les populations animales et les communautés qui en dépendent.

Les experts essaient de comprendre ce que cela signifiera pour l’avenir de la région. Ce qui est certain, c’est que les ours polaires seront face à un avenir difficile sans mer de glace. Cet environnement a été le fondement de leur vie pendant des centaines de milliers d’années. Pourront-ils s’adapter à une nouvelle réalité? c’est une question que les scientifiques explorent. Selon les connaissances actuelles les ours polaires ont une certaine capacité d’adaptation au réchauffement de l’Arctique, mais la perte de l’habitat de glace de mer pourrait être trop rapide pour permettre leur acclimatation. L’ours Polaire. (Ansgar Marche/Wikimédia)

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L’ours Polaire. (Ansgar Marche/Wikimédia)
Greenpeace et l’Arctique

À première vue, l’Arctique paraît être une grande étendue froide et désolée, mais c’est un lieu magnifique où fourmille la vie et qui abrite divers peuples, ainsi qu’une faune impressionnante.

Les régions arctiques et subarctiques recensent environ 30 peuples différents aux cultures et traditions variées. Les peuples autochtones de l’Arctique, dont la majorité est inuite, habitent les régions les plus septentrionales d’Amérique du Nord, d’Asie et du Groenland. Bien que la vie actuelle des habitants de l’Arctique ait considérablement changé, ceux-ci restent étroitement liés à leur environnement naturel et à la faune dont ils dépendent.

Les animaux emblématiques de l’Arctique soulignent la beauté, l’unicité et la diversité de la faune de cette région où la vie a tissé un écosystème complexe et fragile. Le territoire arctique canadien couvre 1.425 000 km² et abrite de nombreuses communautés inuites et autres. Après le Groenland, l’archipel arctique canadien constitue la plus grande superficie de l’Extrême Arctique au monde.

Toutefois, l’Arctique n’est pas qu’un lieu de vie pour les humains et les animaux. Il influence la vie de nombreuses personnes, même si elles vivent loin de ce pôle. L’Arctique règle notre climat et en renvoyant largement les rayons solaires dans l’espace, elle agit comme un réfrigérateur pour l’hémisphère nord et influence fortement les conditions météorologiques partout dans le monde.

L’augmentation des températures causée par les changements climatiques est en train de modifier rapidement le profil de l’Arctique, générant de nouveaux risques et des défis considérables pour l’environnement.

Conséquences du réchauffement climatique sur la santé

Le réchauffement climatique est une menace pour la planète – fonte de la banquise, montée du niveau de la mer, pics de pollution, etc. – il est préjudiciable à la santé de tous. Afin de déterminer ces risques, le Haut conseil de la santé publique, organe consultatif du ministère de la Santé, a mené une étude depuis 2013 sur les impacts sanitaires liés au réchauffement du climat.

Les résultats ont été présentés par le professeur Jean-François Toussaint. Selon son rapport, les résultats sont alarmants, c’est tout l’environnement sanitaire humain qui sera modifié par le changement climatique. D’après les experts, les premiers changements sont déjà visibles et pourraient vite s’amplifier.

L’impact du réchauffement climatique affectera les populations vulnérables – les personnes âgées, les jeunes enfants et les individus en situation précaire. Suivant le rapport, le nombre de morts augmentera dès que la température dépassera les 25 °C. Le réchauffement favoriserait aussi l’apparition de phénomènes extrêmes, en particulier des canicules. De plus, le rayonnement solaire provoquerait aussi, par l’augmentation de la durée d’ensoleillement, l’apparition de cancers ou de mélanomes cutanés: ceux-ci ont augmenté de 45% chez les hommes et de 19% chez les femmes entre 1990 et 2010, selon le rapport

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