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Foot: « pour la France, visualiser l’or, c’est juste normal », affirme Thierry Henry

janvier 20, 2024 8:17, Last Updated: janvier 20, 2024 8:17
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A six mois des JO de Paris-2024, le sélectionneur de l’équipe de France olympique Thierry Henry affirme, dans un entretien accordé vendredi à l’AFP, que « visualiser l’or, c’est juste normal » malgré le peu de « certitudes » dont il dispose sur les contours de son groupe.

Q: Après une première partie de mandat accaparée par les qualifications de l’Euro-2025, êtes-vous désormais totalement tourné vers le J.O. ?

R: « Oui totalement, parce qu’ils vont arriver très vite. Il y a des premiers matches de préparation en mars. J’ai beaucoup de possibilités et très peu de certitudes. C’est inhérent à la catégorie Espoirs que je dirige. C’est pourquoi la première chose que j’ai faite quand j’ai été nommé, c’est de rendre hommage à mon prédécesseur (Sylvain Ripoll, NDLR). En Espoirs, d’un match sur l’autre, on ne sait pas sur qui on peut compter. Qui pouvait deviner il y a un an que Warren Zaïre-Emery serait en A? Pour garder un fil, ce n’est pas évident. C’est encore plus vrai pour préparer les J.O. qui, comme vous le savez, ne rentrent pas dans les dates Fifa. On est alors à la merci de la volonté des clubs de libérer leurs joueurs ou non. »

Q: Avez-vous déjà parlé aux clubs pour les convaincre de libérer les joueurs que vous voudriez sélectionner ?

R: « Oui, on a eu rendez-vous avec les clubs français. Ça s’est très bien passé, on a cherché des terrains d’entente pour que les joueurs se retrouvent dans les meilleures conditions. Les clubs et les présidents ont été réceptifs, mais le problème se posera certainement avec les clubs étrangers. Pourquoi ils libèreraient leurs joueurs? Et il n’y a pas que cela. Je ne sais pas qui je sélectionnerai encore, mais mettons que je veuille un joueur et que son club actuel accepte. S’il est transféré durant l’été, qui me dit que son nouveau club voudra le libérer ? »

Q: Comment comptez-vous vous y prendre?

R: « On doit donner en mars une liste très large au CIO. Il va falloir cibler. On veut avoir la meilleure équipe possible, mais il y a plein de paramètres que l’on ne peut pas maîtriser. Il y a les joueurs en fin de contrat, ceux qui vont joueur l’Euro, sachant qu’on ne connaît pas non plus la liste pour l’Euro. Il y a aussi le cas des quatre réservistes. Comment amener certains joueurs pour faire le nombre, sachant que s’il y a des médailles au bout, ce ne sera pas pour eux. »

Thierry Henry, que « visualiser l’or, c’est juste normal ». (Photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP via Getty Images)

 

Q: Il y a aussi le cas emblématique de Kylian Mbappé…

R: « Kylian a une place particulière partout. Mais entre vouloir et pouvoir il y a une différence. Je ne sais pas où il va se retrouver (l’été prochain, NDLR) mais le club aura un mot à dire. Je ne l’ai pas encore contacté à ce sujet. J’ai déjà eu pas mal de joueurs mais j’ai voulu laisser passer les vacances pour d’autres. J’ai sondé certaines personnes, ça aide aussi à avancer et voir ce que l’on peut faire. »

Q: Malgré toutes les contraintes, il y a quand même de l’excitation?

R: « Oui de l’excitation, de l’engouement. J’espère que ce sera quelque chose d’extraordinaire. Mais je ne veux pas non plus trop me projeter. Ce sont les JO, c’est rare de les avoir deux fois en 100 ans. Faire partie de ça avec le staff, l’équipe, c’est quand même excitant même s’il y a pas mal d’incertitudes. »

Q: Il y aura une grosse pression…

R: « Moi, l’équipe, tout le monde sera attendu. On n’a pas gagné depuis 1984. Cela fait longtemps que l’on est attendu. On est en France, c’est juste normal pour moi. Mais ce n’est pas toujours évident de gagner chez soi, de transformer cette pression en une émotion positive. »

Q: Quel est justement l’objectif fixé pour les JO?

R: « C’est la France. Visualiser l’or c’est juste normal. Y arriver, c’est un autre débat. Comment? C’est un autre débat. Si tu rentres dans une compétition chez toi avec de la matière et que tu ne visualises pas l’or, tu ne pourras pas y arriver. C’est ce qu’Aimé Jacquet nous a mis dans nôtre tête en 1998. »

Propos recueillis par Leo HUISMAN et Keyvan NARAGHI.

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