En foot, basket ou volley, sportifs et clubs du Kurdistan irakien ont été mis sur la touche: du fait de la crise avec Bagdad et pour des raisons de sécurité, leurs déplacements sont suspendus et ils risquent l’exclusion des championnats nationaux.
Cette année et pour la première fois, deux clubs de basketball de la région autonome ne seront pas de l’ouverture officielle du championnat irakien.
La Fédération nationale irakienne a ainsi annoncé le report sine die des matches de l’équipe de Zakho, l’une des meilleures du championnat basée au Kurdistan; et de celle de Kirkouk, province tout juste reprise aux Kurdes par le pouvoir central à Bagdad.
« Nous avons décidé de ne pas tenir ces matches dans l’immédiat car il n’est pas dans l’intérêt des équipes et des joueurs de se déplacer hors du Kurdistan », explique le secrétaire général de la Fédération, Khaled Najm, joint par téléphone par l’AFP à Bagdad.
« Nous suivons les développements et la participation de ces équipes est garantie dès que la situation s’améliorera », assure-t-il.
La crise avec Bagdad a été déclenchée par la tenue le 25 septembre dans la région autonome du nord irakien d’un référendum sur l’indépendance.
Volleyball
En volleyball, les instances sportives ont décidé d’écorner une des règles intangibles du sport irakien.
Plutôt que de répartir les quatre équipes kurdes dans deux groupes différents, au milieu d’équipes du reste du pays, elles ont décidé d’organiser des matches uniquement entre clubs kurdes et dans les frontières de la région autonome.
L’idée, explique Manaf Fadel, qui préside la Fédération, est « que les joueurs n’aient pas besoin d’aller dans d’autres villes d’Irak », afin d’éviter toute friction.
L’année dernière, c’est l’équipe des « peshmergas », nom donné en hommage aux combattants kurdes, qui avait remporté le championnat. Cette année, ironie du sort, à l’ouverture de la saison, les peshmergas sortent de combats perdus avec les forces armées irakiennes.
Pour ce qui est du championnat de football qu’Erbil, la capitale du Kurdistan, remporte régulièrement, le superviseur de l’équipe de Zakho, une autre ville de la région autonome, Sakfan Saïd, affirme à l’AFP en être réduit à « envisager des scénarios ».
En 2015, quand son équipe se dotait d’un stade ultramoderne, l’équipe nationale faisait le déplacement pour inaugurer la pelouse. Aujourd’hui, « nous ne savons pas si nous participerons au championnat », déplore-t-il.
« C’est très important pour nous d’être du championnat mais nous sommes prêts à toutes les possibilités. »
La saison passée, les tensions étaient déjà présentes. L’équipe d’Erbil s’était retirée après des slogans du public de Najaf, ville sainte chiite du sud, hostile aux Kurdes.
Pour le président du club d’Erbil, Abdallah Majid, « si la situation reste tendue, nous ne pourrons pas participer au championnat ». Et le temps presse, dit-il à l’AFP, car « les premiers matches auront lieu en novembre ».
« Nous voulons participer et nous avons préparé nos joueurs, mais je ne peux rien garantir car la décision dépend des développements » de la crise.
Le stade d’Erbil est l’un des trois seuls où l’Irak est encore autorisé à tenir des matches internationaux après une interdiction de la Fifa face aux violences, qui ont notamment touché des rassemblements sportifs.
Serhank Mohsen, gardien de but, vient de signer son retour à Erbil après une saison à Al-Shorta, l’un des grands clubs de Bagdad.
« On veut participer au championnat irakien », dit-il. « Mais si cela ne nous est pas permis, nous jouerons uniquement dans le championnat du Kurdistan ».
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