Pour la première fois, il faudra dire « Madame l’arbitre » en Ligue 1. La pionnière Stéphanie Frappart sera au sifflet pour la rencontre entre Amiens et Strasbourg dimanche, un progrès en France qui se prépare à la Coupe du monde féminine cet été.
« Stéphanie Frappart a été désignée par la Direction de l’arbitrage de la FFF sur le match de la 34e journée de L1 opposant Amiens à Strasbourg », a annoncé mardi la Fédération française de football (FFF).
Si Nelly Viennot a été arbitre assistante, en bord du terrain, pendant dix ans dans l’élite jusqu’en 2007, jamais une femme n’avait été désignée comme arbitre centrale d’un match de première division en France.
Désignée pour Amiens-Strasbourg, Stéphanie Frappart sera la première femme à officier en Ligue 1 en tant qu’arbitre centrale https://t.co/t6zdO0KKb8 pic.twitter.com/e2aYyYcm6F
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Du haut des ses 1m 64 et ses 54 kilos, Stéphanie Frappart est âgée de 35 ans. Elle a commencé à se faire une place chez les hommes en Ligue 2, où elle a débuté en 2014, devenant la première femme à arbitrer un match pro masculin. Elle a dirigé 14 matches cette saison, le dernier datant de vendredi, lors du prolifique Valenciennes-Béziers (5-6).
Elle a distribué 64 cartons jaunes et 5 rouges, selon les données de la Ligue (LFP).
Dans le même temps, elle s’est illustrée au niveau international chez les dames, avec deux matches à la Coupe du monde 2015 et la finale du Mondial U20 l’été dernier.
« Déjà, arriver à ce niveau-là (L2), ce n’est pas donné à tout le monde. Je suis dans les 40 meilleurs arbitres français et dans les 27 arbitres mondiales chez les filles », a-t-elle déclaré début avril.
« Après, l’accession à la Ligue 1, un peu comme la Ligue 2, je le vois plus par une reconnaissance de mes compétences. Je ne veux pas qu’on me mette en haut de l’affiche ou en Ligue 1 parce que je suis une femme », a-t-elle poursuivi. « Ce n’est pas à moi de vous dire que j’ai le niveau. On est une vingtaine d’arbitres donc forcément, moi je vais vous dire que j’ai le niveau mais est-ce que l’autre n’est pas meilleur que moi… Ça viendra ».
#Historique : c’est la première fois qu’une #femme va arbitrer un #match de #Ligue1 ! Ce dimanche, Stéphanie Frappart va officier le match entre Amiens et Strasbourg #football ➡️ https://t.co/7ljOmGTvsK pic.twitter.com/JAYZvdtA2V
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Sa promotion en Ligue 1, pour un match qui a surtout un enjeu pour le 17e et mal-classé Amiens (Strasbourg est 10e), elle la doit aussi à la proximité du Mondial-2019 (7 juin-7 juillet), dont elle est l’une des 27 arbitres nommées par la Fifa, a expliqué la FFF qui veut la « préparer ».
« La Fifa a invité les Fédérations possédant une arbitre retenue pour ce Mondial féminin, à les préparer dans les meilleures conditions en vue de cette compétition de haut niveau. Leur préparation, technique, athlétique, sera aussi axée sur l’utilisation de l’assistance vidéo, qui sera en fonction lors de cette Coupe du monde », a détaillé l’instance.
« Clément Turpin, retenu par la Fifa comme assistant vidéo pour cette compétition, assistera Stéphanie Frappart sur ce match de Ligue 1 », a poursuivi l’instance.
Très bonne idée qu’une femme arbitre officie en @Ligue1Conforama. Nous sommes en 2019 c’est important que les mentalités changent le football est accessible à tous et pour tous ça prend du temps mais on avance continuons en ce sens #frappart #stephaniefrappart #ligue1 pic.twitter.com/C4kmRSqUQZ
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Cette première française intervient moins de deux ans après les débuts de l’Allemande Bibiane Steinhaus, devenue en septembre 2017 la première femme arbitre dans un grand championnat professionnel, à l’occasion du match entre l’Hertha Berlin et le Werder Brême. Elle a continué cette saison à arbitrer en Bundesliga.
Tous niveaux confondus, la FFF dénombre 1.000 arbitres féminines, amateures, et compte bénéficier de l’effet de levier du Mondial-2019 pour tendre vers la barre des 1 500 arbitres à moyen terme.
Stéphanie Frappart est la seule femme à pouvoir vivre en partie de ses fonctions d’arbitre, dans « une sorte de semi-professionnalisme avec un fixe mensuel et des indemnités de matches », a expliqué en avril Pascal Garibian, le patron des arbitres français. Elle travaille encore trois jours par semaine à côté.
D. S avec AFP
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