Les forces russes qui envahissent l’Ukraine ont tué plus de civils que de soldats ukrainiens, selon le ministre ukrainien de la Défense, Oleksi Reznikov.
« Je veux que cela soit entendu non seulement à Kiev, mais dans le monde entier », a déclaré M. Reznikov, sans donner plus de détails.
Des milliers de personnes auraient été tuées en Ukraine depuis que les forces russes ont envahi le pays il y a deux semaines. Le bureau des droits de l’homme des Nations unies a déclaré jeudi avoir enregistré la mort de 549 civils ukrainiens depuis le début de l’invasion, dont 26 enfants.
La plupart sont des victimes « d’armes explosives à large zone d’impact », a précisé le bureau, qui estime toutefois que le bilan réel est « considérablement plus élevé », car ces chiffres ne tiennent pas compte de certaines zones « d’hostilités intenses », comme Marioupol.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov, en Turquie, jeudi, afin de tenter d’obtenir un cessez‑le‑feu permettant d’évacuer les civils par des couloirs humanitaires, mais cette rencontre, comme les efforts de paix précédents, s’est soldée par un échec.
Dans une déclaration extraordinaire à la suite de leur rencontre, M. Lavrov a affirmé que la Russie « n’a pas attaqué » l’Ukraine. Il a ensuite dénoncé les préoccupations exprimées au sujet du bombardement par la Russie d’un hôpital pour enfants à Marioupol comme de « pathétiques protestations ». Selon lui, l’hôpital avait été investi par des combattants ukrainiens d’extrême droite et servait de base.
Sur le chemin du retour en Ukraine, M. Kuleba s’est rendu en Pologne, où il a été reçu par le président polonais Andrzej Duda. Leurs discussions ont porté sur les efforts déployés par l’Ukraine pour rejoindre l’Union européenne et sur les mesures concrètes à prendre pour protéger le peuple ukrainien face à l’assaut russe.
Andrzej Duda a déclaré avoir été informé par son homologue ukrainien, le président Volodymyr Zelensky, que les troupes russes n’étaient toujours pas prêtes à prendre d’assaut Kiev et qu’elles bombardaient des bâtiments résidentiels et des hôpitaux pour tenter de « briser » la détermination des Ukrainiens.
« Demain, une autre tentative sera faite pour évacuer les civils de Marioupol. Les unités de défense russes bombardent sans relâche. Que Dieu sauve les Unités de l’Union européenne ! » a déclaré le président polonais dans un tweet.
Mercredi, la Croix‑Rouge a estimé que plus de 400 000 personnes étaient prises au piège à Marioupol, sans aide humanitaire ni couloirs d’évacuation. Un porte‑parole a qualifié les conditions de vie dans la ville d’« apocalyptiques ».
Les autorités ukrainiennes affirment essayer d’évacuer les citoyens de la ville assiégée, mais cette opération nécessite la coopération de la partie russe, qui, selon elles, fait défaut. Elles accusent les forces russes de bombarder les zones civiles pour terroriser les civils et faire pression sur Kiev pour qu’elle capitule.
La Pologne se montre un allié fidèle de l’Ukraine pendant cette guerre, elle a déjà accueilli environ 1,5 million de réfugiés, bien plus que tout autre pays, selon les dernières données de l’ONU.
Une étape sombre a été franchie vendredi, le nombre total de personnes fuyant la guerre en Ukraine a atteint 2,5 millions, selon Filippo Grandi, Haut‑Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
« Nous estimons également qu’environ deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine. Des millions de personnes sont contraintes de quitter leur foyer à cause de cette guerre insensée », a déclaré M. Grandi dans un tweet.
De hauts responsables de l’OTAN et des Nations unies ont qualifié la guerre en Ukraine de crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide depuis la Seconde Guerre mondiale.
L’ancien président Donald Trump a déclaré jeudi que l’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue « un véritable crime contre l’humanité ».
« C’est quelque chose qui doit prendre fin, et cela doit prendre fin rapidement », a déclaré Donald Trump dans une interview accordée à Fox News.
Roman Brovko, un cinéaste ukrainien qui vit à Kiev, a déclaré lors d’un entretien téléphonique avec Epoch Times qu’il avait été le témoin direct des destructions d’infrastructures civiles causées par les bombardements russes.
Selon lui, si la Russie remporte sa campagne militaire, les efforts de Moscou pour contrôler le pays se heurteront à une résistance acharnée de la part de la population.
« Les Ukrainiens sont prêts à donner leur vie pour la liberté. Un mouvement de résistance partisan commence déjà à prendre forme. »
« Nous ne voulons pas vivre dans une dictature. »
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