Le gouvernement a choisi une voie médiane entre les géants du commerce en ligne et les libraires sur la question des frais de port minimum applicables aux livres, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Culture.
Ces frais de port ne peuvent plus être nuls depuis une loi de 2014, mais Amazon et la Fnac les fixent systématiquement à 0,01 euro.
Une loi adoptée en décembre 2021 a donné pour objectif de relever le prix plancher, afin d’inciter les consommateurs à se rendre en librairie plutôt que de commander en ligne. Le législateur a laissé le soin à l’exécutif de fixer les montants.
Le régulateur postal, l’Arcep, recommandait 3 euros au moment de lancer une consultation publique sur le sujet.
Un statu quo au-delà de 35 euros
C’est le montant retenu par le ministère de la Culture pour des commandes allant jusqu’à 35 euros, a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre. Au-delà de 35 euros, le ministère a décidé le statu quo, avec un plancher de 0,01 euro.
La décision du gouvernement doit encore être transmise à la Commission européenne, qui rendra un avis avant que la loi puisse entrer en vigueur.
Lors de la consultation publique de l’Arcep, Amazon se disait favorable à un montant de 1,49 euro, soit le tarif « livres et brochures » pour un livre entre 250 et 500 grammes vers l’Union européenne, le Royaume-Uni ou la Suisse.
Les libraires contre « la quasi-gratuité »
Les libraires plaidaient contre ce qu’ils appelaient « la quasi-gratuité », prônant un minimum de 4,50 euros, voire plus.
Sur le marché du livre, la France se distingue en ayant été le premier pays au monde, en 1981, à voter une loi imposant un prix unique aux livres neufs, entre autres mesures pour assurer la pérennité des librairies.
Selon le Syndicat de la librairie française, cela a permis le maintien d’un des réseaux de librairies indépendantes les plus denses au monde, avec 3.500 d’entre elles qui vendent « près d’un livre sur deux ».
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