Les producteurs de bananes des Antilles françaises ont présenté cette semaine au Salon de l’agriculture de Paris une nouvelle variété de banane « révolutionnaire », produite sans aucun pesticide.
« Nous vivons une révolution dans l’histoire de la banane mondiale », a affirmé Eric de Lucy, président de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN). « C’est 20 ans de recherches pour mettre au point une banane complètement naturelle ».
Croisements naturels d’anciennes variétés
Issue de croisements naturels d’anciennes variétés, La « Pointe d’or », nom de cette nouvelle banane, « c’est zéro traitement », a souligné Michel Eddi, PDG du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui a collaboré avec l’UGPBAN pour développer cette variété.
Alors que la totalité de la production de bananes vendue dans le monde est issue d’une seule variété, la Cavendish, « c’est une prouesse de pouvoir produire différemment », a estimé Marcus Hery, directeur de l’Institut technique tropical (IT2), chargé de mettre en place tout le processus agronomique pour produire en grande quantité.
Reportage sur la #banane, lundi 24 juin sur Télématin.
Focus sur la maladie du bananier, la cercosporiose noire et sur la nouvelle variété de bananes : Pointe d’Or. Cultivée aux Antilles, elle est obtenue par hybridation naturelle#agriculture #innovation #bananefrancaise pic.twitter.com/xEiskXspYS— UGPBAN (@LaBananeDurable) June 26, 2019
Une banane adaptée au climat tropicale et résistante
L’objectif était de mettre au point une banane adaptée aux conditions climatiques tropicales sans produit phytosanitaire et résistante aux maladies, dont la cercosporiose noire, un champignon très présent dans les pays humides face auquel aucun traitement bio n’existe.
Plus petite que la Cavendish, la « Pointe d’or », a « un goût plus intense » et « plus fondant en bouche », selon Marcus Hery. Mais elle est aussi plus fragile et brunit plus vite au toucher.
Tolérance des consommateurs
« On demande aux consommateurs d’être tolérants », a plaidé Tino Dambas, cultivateur de bananes en Guadeloupe, l’un des six producteurs à s’être lancés dans la production de cette nouvelle banane.
Depuis la crise du chlordécone, pesticide utilisé dans les bananeraies des Antilles qui a durablement pollué les sols, les producteurs ont réduit les traitements phytosanitaires, mais la cercosporiose les oblige toujours à poursuivre les traitements fongicides.
Bananes brésiliennes ou dominicaines, pas aux normes européennes
Cette nouvelle banane se veut aussi une réponse aux bananes brésiliennes ou dominicaines, qui obtiennent des « équivalences bio » en entrant sur le marché européen alors qu’elles « ne sont pas aux normes d’un produit bio européen », d’après Eric de Lucy. « Nous, on doit répondre au cahier des charges de l’UE, avec des règles de maîtrise phytosanitaire extrêmement sévères ».
Au total, les Antilles françaises produisent actuellement 35 hectares de cette nouvelle variété de banane, soit 1.000 à 1.200 tonnes attendues pour 2020.
Une goutte d’eau par rapport à la production antillaise (environ 250.000 tonnes produites par an, et 600 producteurs), et surtout de la production mondiale (environ 110 millions de tonnes).
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