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France Gall : pluie d’hommages pour l’icône des sixties

janvier 8, 2018 6:54, Last Updated: avril 30, 2021 15:12
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La chanteuse France Gall, icône des sixties et machine à tubes dans les années 80, gagnante de l’Eurovision en 1965 avec Poupée de cire, poupée de son, s’est éteinte dimanche à 70 ans, suscitant une pluie d’hommages en France et à l’étranger.

« France Gall a traversé le temps grâce à sa sincérité et sa générosité », a réagi le président français Emmanuel Macron. « Elle laisse (…) l’exemple d’une vie tournée vers les autres, ceux qu’elle aimait et ceux qu’elle aidait ».

 

« Énumérer ses chansons des années 80, c’est faire l’inventaire des titres qui ont le plus marqué les Français, toutes générations confondues, par leur sensibilité extrême, tant dans la romance que le registre pop », a-t-il relevé.

M. Macron a présenté ses condoléances à la famille de la chanteuse, qui était hospitalisée depuis la mi-décembre près de Paris, mais aussi aux habitants de l’île de Ngor, au Sénégal (non loin de la capitale Dakar), où elle possédait une maison.

« France Gall a rejoint le Paradis blanc le 7 janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer », a déclaré la chargée de communication de la chanteuse dans un communiqué. Une référence à la chanson Le Paradis Blanc évoquant la mort et écrite le musicien Michel Berger, mort à 44 ans en 1992, dont elle était la compagne.

Chanteuse blonde et mutine des « sixties », France Gall avait été durement éprouvée par la vie : après la mort de Michel Berger en 1992, elle découvre son cancer du sein l’année suivante. Un des deux enfants qu’elle a eu avec Michel Berger, Pauline, meurt de mucoviscidose en 1997.

Après ces chocs, France Gall se fera discrète. Elle était sortie de ce silence en 2015 pour défendre la comédie musicale Résiste autour des « tubes » du couple qu’elle formait avec Michel Berger.

 

Deux anciens présidents, Nicolas Sarkozy et François Hollande, lui ont rendu hommage. Ce dernier a salué « une chanteuse lumineuse » et une « grande Française » qui avait su s’engager « pour de grandes causes et notamment pour l’Afrique ».

 

Emmanuel Macron a lui aussi souligné son « engagement dans de nombreuses causes », celles des femmes, des sans-papiers, et en Afrique, « où elle s’est engagée sur le plan humanitaire à partir de 1986, notamment au Mali puis au Sénégal ». Dans la chanson Babacar, France Gall évoque la détresse et la pauvreté d’une mère sénégalaise et de son fils, qu’elle avait rencontrés.

Le site sénégalais d’actualités Dakaractu évoquait la disparition de « la plus Sénégalaise » des Françaises.

« C’est une sœur pour nous, il faut saluer sa mémoire », a déclaré le chanteur Youssou N’Dour au journal Le Parisien.

Charles Aznavour, Mireille Mathieu et Patrick Bruel sont parmi ceux qui lui ont aussi rendu hommage.

En Belgique, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, « triste », a estimé que la voix de la chanteuse « (nous) accompagnera(it) encore longtemps ».

 

Née le 9 octobre 1947 à Paris sous le prénom d’Isabelle dans une famille d’artistes, France Gall enregistre un premier disque à 15 ans et connaît son premier succès à 16 ans avec Sacré Charlemagne, qui devient vite un « tube » des cours de récréation.

 

Sa rencontre avec Michel Berger en 1973 aura été déterminante : la « poupée » naïve des sixties trouve avec lui une nouvelle maturité, en tant que muse, épouse et interprète pendant près de 20 ans.

 

De leur union restent d’inoubliables tubes – Il jouait du piano debout, Résiste, Ella, elle l’a, Babacar... –

7 albums et de très nombreux concerts.

 

Elle dira « être née avec Michel Berger ». C’est pourtant un autre auteur vedette de la chanson française qui avait lancé sa carrière : Serge Gainsbourg, qui lui écrit en 1964 N’écoute pas les idoles et Laisse tomber les filles, avant Poupée de cire, poupée de son, qui lui permet de remporter l’Eurovision en 1965.

Photo de la chanteuse française France Gall lors de l’enregistrement de l’émission de télévision ‘Soft France’ prise le 1er décembre 1965 à Paris. (BERNARD PASCUCCI / AFP / Getty Images)

Leur collaboration ne survivra pas à la très équivoque chanson Les sucettes, écrite par Gainsbourg et pour laquelle elle subit des moqueries.

 

La disparition de France Gall intervient quelques semaines après celle d’un des plus grands monuments de la chanson populaire française, Johnny Hallyday, décédé début décembre à 74 ans après 60 ans de carrière.

(Captures d’écran Twitter)

I.M. avec AFP

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