Les députés français ont voté dans la nuit de mercredi à jeudi un texte controversé visant à rendre obligatoire les drapeaux français et européen au fronton des mairies de plus de 1500 habitants, un usage déjà répandu.
Au terme d’un examen tendu, la proposition de loi a été soutenue par 130 voix contre 109 en première lecture et doit désormais être examinée par le Sénat. Des amendements ont assoupli le texte initial, en permettant que les drapeaux puissent être hissés à proximité des mairies ou sur leurs toits et surtout en exemptant les communes de moins de 1500 habitants de cette obligation, pour des raisons financières.
Des usages déjà répandus
Les députés ont voté un amendement pour garantir, dans toutes les mairies cette fois, la présence du portrait officiel du président de la République, un usage lui aussi répandu. Puis deux autres pour apposer la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » sur leurs façades ou afficher la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 à l’intérieur.
La proposition de loi, portée par les députés du camp du président Emmanuel Macron, avait été volontairement inscrite à l’agenda mardi, jour de l’anniversaire de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, considérée comme un texte fondateur de la construction européenne. Mais les débats tendus ont débordé sur la soirée de mercredi.
Tensions autour du drapeau européen
À un an des élections européennes, le rapporteur de la proposition, Mathieu Lefèvre, a assumé le caractère clivant du texte à « portée symbolique ». « Ceux qui ont du mal à masquer leur malaise devant le drapeau étoilé ont tout autant de mal à masquer leurs rêves de Frexit déguisé, rouge pour les uns et brun pour les autres », a-t-il attaqué, ciblant les députés de la gauche radicale et du Rassemblement national.
Les députés du Parti de gauche radicale La France Insoumise et les communistes ont raillé « la tentative de diversion » du camp présidentiel pour essayer de tourner la page de la réforme des retraites ultra-controversée, par une mesure « sans aucune utilité pratique ».
Au Rassemblement national, le député Jean-Philippe Tanguy a lancé une attaque frontale contre le drapeau étoilé, qui ne porte selon lui « aucun symbole ». « Il n’y a que trois couleurs face auxquelles les Français s’inclinent », a-t-il jugé, « le bleu, le blanc et le rouge ».
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