Le président Emmanuel Macron a remanié mardi son gouvernement pour compenser le départ de deux ministres populaires et confirmé l’entrée en vigueur une importante réforme fiscale, pour tenter de conjurer une période de turbulences politiques.
Secoué juste avant ses vacances par un scandale impliquant son ancien garde du corps, sous le feu constant de l’opposition, indécis face à la réforme fiscale, le chef de l’Etat, qui dévisse sévèrement dans les sondages, a été contraint de remanier l’équipe gouvernementale après la démission fracassante du populaire ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot.
Mardi, une autre ministre très populaire, l’ancienne championne olympique d’escrime Laura Flessel, chargée des Sports, a annoncé son départ du gouvernement pour « raisons personnelles« . Mais dans l’après-midi, sa démission a été liée à une enquête ouverte sur sa « situation fiscale« , par une source proche du dossier auprès de l’AFP.
Le gouvernement perd ainsi deux ministres issus de la société civile, emblèmes d’une nouvelle vague politique sur laquelle M. Macron surfait depuis élection en mai 2017.
M. Hulot, figure de proue de la lutte pour l’environnement depuis trente ans en France, est remplacé par un homme politique chevronné, François de Rugy, jusqu’alors président de l’Assemblée nationale. Ce dernier a assuré qu’il agirait « pour l’écologie, avec méthode, détermination et persévérance dans le temps » lors de la passation de pouvoirs, face à un Nicolas Hulot ému aux larmes.
Aux sports, a été nommée Roxana Maracineanu, 43 ans, enfant de réfugiés fuyant la Roumanie de Ceaucescu, qui a fait rêver la France en devenant la première championne du monde de natation en 1998.
Tout en lui reconnaissant « une certaine expérience des questions environnementales« , Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, a dit « douter de sa capacité à réellement peser dans ce gouvernement« . D’autant que M. Hulot est parti du gouvernement déçu de se sentir isolé. « Je n’ai pas (…) réussi à combler cette ligne de faille entre deux cultures, entre deux intelligences, l’économie et l’écologie« , a-t-il dit à son successeur mardi, ajoutant : « Mais ce n’est pas une fatalité, ce qui n’a pas été possible hier le sera, je l’espère, demain« .
Le président français traverse une période agitée qui brouille son image volontariste et réformatrice. Sa cote de confiance a dégringolé à 31% d’opinions positives, son plus bas niveau depuis son entrée en fonctions, selon un sondage Ifop publié mardi.
« Depuis l’été, le gouvernement est sur la défensive (…) il subit. C’est comme faire du vélo, quand on arrête de pédaler, on tombe« , analyse pour l’AFP Jérôme Fourquet, d’Ifop.
Emmanuel Macron a également tranché mardi le dossier sensible du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source, prévu de longue date , mais sur lequel le doute s’était installé après une série d’informations contradictoires mettant en lumière plusieurs points délicats: craintes d’un bug, hostilité des entreprises et de syndicats…
Edouard Philippe a confirmé dans la soirée sur la chaîne de télévision privée TF1 qu’à partir du 1er janvier 2019, les Français verraient leur impôt sur le revenu prélevé directement sur leur rémunération. « Nous avons travaillé d’arrache-pied depuis des mois pour faire en sorte que cela soit possible« , a-t-il souligné, qualifiant de « bonne réforme » ce prélèvement direct.
HS avec AFP
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