Les agents de France Travail sont confrontés à une recrudescence des agressions depuis quelques années. En 2023, la hausse atteint 12%, représentant 18 agressions par agence en moyenne sur l’année. Une montée qui s’inscrirait dans un contexte sociétal dégradé et concernerait l’ensemble des services publics, selon France Travail.
En 2023, France Travail a enregistré au total près de 16.000 signalements d’agressions dans ses 900 agences, représentant une hausse de 12% par rapport à l’année 2022, selon un document interne de l’opérateur dévoilé par Politis.
Dans l’ensemble, les agressions verbales – 6900, sont les plus fréquentes en 2023 (43% du total). Elles progressent de 8% sur un an (+37% depuis 2019).
Les incivilités déclarées (3500, 22% de l’ensemble) et les agressions comportementales (2300, 15% du total) affichent avec 17% les progressions les plus élevées par rapport à 2022 (+82% et +10% respectivement par rapport à 2019).
Le nombre d’agressions physiques (143, moins de 1% du total) reste quant à lui stable. Selon le document, « sur les 143 agressions physiques déclarées en 2023, 45 sont des agressions physiques avérées sur agent et survenues en agence ou à proximité ».
Enfin, les expressions d’intention suicidaire d’un usager constatées par des agents atteignent les 3000 signalements (19% du total), en hausse de 9% par rapport à 2022. C’est trois fois plus qu’en 2019.
Un contexte sociétal marqué par de plus en plus d’incivilités et d’agressions
Christophe Moreau, membre du bureau national du syndicat SNU (FSU), pointe une « montée des agressions depuis plusieurs années ». « Cette augmentation des signalements d’agression est surtout apparue depuis 2019, une augmentation que nous pouvons relier aux modifications d’indemnisation de l’assurance-chômage », explique-t-il à l’AFP, précisant que son syndicat « réclame depuis longtemps une systématisation de déclaration d’accident du travail pour chaque agression ».
« France Travail ne relève pas de spécificité propre à ses services mais remarque un contexte sociétal marqué par de plus en plus d’incivilités et d’agressions, en particulier dans les services publics », dit aussi l’opérateur.
France Travail affirme avoir « incité l’ensemble de ses agents, après l’assassinat d’une de ses conseillères dans une agence de Valence (en 2021, ndlr), à faire systématiquement des déclarations de signalements pour chaque incident », une politique qui « explique en partie la hausse des chiffres des signalements depuis 2021 et notamment par rapport à l’année 2019 ».
France Travail assure s’efforcer « de permettre à chacun de ses agents de pouvoir effectuer leur mission en toute sérénité et en toute sécurité et à nos usagers d’être accueillis en toute sécurité ».
L’année dernière, France Travail avait assuré mettre en place des mesures « dans le cadre d’une stratégie globale ». L’opérateur avait alors cité « la protection des sites avec le renforcement des équipements de sûreté, la généralisation de la vidéo-protection dans les agences et le développement d’outils d’alerte », pour que les agents signalent des « situations urgentes », ou la « formation des collaborateurs à la désescalade et à la gestion des tensions ».
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