La France est le troisième pays au monde le plus touché par la contrefaçon

27 avril 2016 07:00 Mis à jour: 27 avril 2016 00:29

Chaussures, vêtements et maroquinerie font partie des produits les plus copiés, mais on enregistre une progression de produits plus sophistiqués comme les équipements électriques, la parfumerie et les médicaments. Parmi les nombreux produits français contrefaits, après les montres de marque et les sacs à main, la Chine s’attaque entre autres aux grands vins français.

Selon l’étude de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) publiée la semaine dernière, le commerce des produits de contrefaçon est en progression dans le monde. Véritable perte pour l’économie française, dont les produits en sont largement victimes, la contrefaçon est un marché lucratif et le nerf de la guerre pour certains pays, qui comme la Chine, ont un modèle économique essentiellement basé sur l’exportation.

Le commerce de la contrefaçon toujours en hausse

L’étude de l’OCDE réalisée en collaboration avec l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) et intitulée Commerce des biens contrefaits et piratés, l’état de l’impact économique, fait état d’une progression du commerce des contrefaçons. En 2013 la contrefaçon a représenté 2,5% des importations mondiales, soit un total de 461 milliards de dollars, soit plus que le budget militaire de l’Union européenne (UE). Entre 2007 et 2013, le commerce de la contrebande a enregistré une hausse mondiale de 0,7%, sans prendre en compte les produits contrefaits fabriqués et vendus localement et le piratage de logiciels sur Internet.

C’est en analysant plus d’un demi-million de saisies douanières entre 2011 et 2013 que les enquêteurs ont déterminé que l’UE, ainsi que d’autres pays industrialisés, étaient la cible privilégiée des contrebandiers. En effet, 5% du total des importations européennes sont des produits de contrefaçon, ce qui représente plus de 100 milliards d’euros. Ce sont les produits dont la propriété intellectuelle est déposée en Europe ou aux États-Unis qui sont généralement les plus copiés.

 La France durement touchée

L’analyse des marchandises contrefaites, au niveau mondial, a révélé que plus de 12% des produits étaient des propriétés intellectuelles déposées en France. L’Hexagone se place derrière l’Italie et les États-Unis.

Le site Internet du comité national anti-contrefaçon (CNAC) explique les dangers de l’achat de produits contrefaits sur Internet. Divulgation des données personnelles, encouragement des filières clandestines – généralement reliées aux réseaux mafieux et terroristes, et bien sûr dangerosité sur la santé. La CNAC ainsi que l’institut national de la propriété industrielle (INPI) avertissent de l’expansion de la vente des produits contrefaits via Internet. En effet, 62% de ces copies illégales ont été envoyés par voie postale suite à une commande passée sur Internet.

Véritable moteur de l’économie

Toujours selon l’étude de l’OCDE, 63,2% des produits contrefaits saisis proviennent de Chine. Très loin devant la Turquie dont sont originaires 3,3% des contrefaçons. Mais en Chine, la contrefaçon ne s’arrête pas à la maroquinerie ou aux produits de luxe, elle touche chaque secteur de l’industrie. Selon une enquête réalisée par Epoch Times en 2015 (« Comment l’espionnage et le piratage alimentent la croissance en Chine »), il existe en Chine un système militaro-industriel basé sur le vol généralisé de données industrielles. L’ancien délégué interministériel à l’intelligence économique, Olivier Buquen, en résumait la situation : « La Chine était l’atelier du monde, puis le client du monde, elle en est désormais le concurrent ».

Le site internet français infoguerre.fr, un centre de réflexion sur la guerre économique, avertit aussi du danger de la stratégie offensive de l’économie chinoise : « L’imposition de transferts de technologie fait partie intégrante de la stratégie chinoise ». Il rappelle aussi que la loi chinoise impose aux entreprises étrangères voulant investir sur le marché chinois, de créer des joint-ventures avec des partenaires locaux, souvent des entreprises d’État, pour céder finalement de gré ou de force une partie du savoir-faire. Une manière plus politiquement correcte d’envisager la contrefaçon mais qui pourrait s’avérer bien plus coûteuse à long terme pour l’économie française.

 

La contrefaçon en France, c’est :

1,3 million de faux médicaments saisis en 2013

30 000 à 40 000 emplois directement supprimés chaque année

1 entreprise française sur 2 est confrontée à la contrefaçon

6 milliards d’euros de manque à gagner pour l’économie française

63,2 % des produits contrefaits saisis proviennent de Chine

1 million d’euros dépensés chaque année par un quart des entreprises voulant se prémunir contre les copies.

3 ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 300 000 euros pour les établissements concernés par la revente des produits contrefaits

source OCDE/Unifab

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