Des motos qui pétaradent et des larmes aux yeux : plus de 2.000 fans du chanteur Johnny Hallyday, décédée le 5 décembre, ont inauguré samedi une statue à l’effigie de leur idole dans un village du sud de la France où est enterrée sa mère. Haute de trois mètres, la statue en résine est installée sur le terrain d’un restaurant en bordure de route nationale: le chanteur désigne d’un doigt la foule, et tient un micro dans l’autre main.
« Johnny, c’est mon Dieu, moi je ne suis qu’un apôtre », résume Mickaël Arme, alias Johnny Mike sur scène, qui entretient sa ressemblance avec « l’idole des jeunes ». Pour ces inconditionnels, dont beaucoup arborent un portrait du rockeur sur leur tee-shirt noir, ou tatoué sur l’épaule, Johnny est un « frère », il est « tout », et sa disparition les a plongés dans un immense chagrin.
Quand Johnny qui aurait eu 75 ans ce vendredi – est mort, « j’ai eu un choc énorme, j’en ai chialé; Johnny vient de me tuer ma jeunesse », confie de son côté l’initiateur du projet, Pierre Ragottaz, 76 ans. L’idée d’une statue lui est venue quand il se trouvait aux obsèques du chanteur à l’église de la Madeleine à Paris. Le choix du chanteur d’être enterré à des milliers de km d’ici, sur l’île des Antilles françaises de Saint-Barthélémy, a laissé des milliers de fans sans lieu, proche de chez eux, pour se recueillir.
« Je me suis dit, il n’y a qu’un endroit où il y a de l’âme, de l’ADN, c’est Viviers », un village d’Ardèche, dans le sud de la France, où a vécu sa mère. « Pendant 17 ans, il est venu, et il s’est rendu à l’enterrement de sa maman », poursuit l’homme à la barbichette blanche. Le septuagénaire, entouré d’une poignée d’autres fans, a alors tenu à ce que le monument, dont le coût s’élève entre 12.000 et 15.000 euros, soit fait « par les fans, pour les fans ». Une association a été créée et les dons ont afflué.
Jusqu’à ce que la bataille autour de l’héritage donne « un coup de frein », seuls les mordus continuant à faire parvenir des dons, observe M. Ragottaz, pour qui le rockeur a été « maladroit » envers ses deux premiers enfants, David et Laura, qu’il a déshérités. Près de 300 donateurs auront leur nom inscrit sur le socle de la statue, réalisée par le sculpteur Daniel Georges.
L’œuvre a été dévoilée samedi sous un soleil de plomb, tandis qu’un sosie vocal de Johnny entonnait « Je te promets », repris en chœur par le public. Des dizaines de motos ont alors pétaradé de concert. Les bikers avaient défilé en convoi dans la matinée, accompagnés de voitures américaines et d’une Dauphine rose, peinte avec des portraits de l’idole et dédicacée par son fils, David Hallyday.
« Quand on a installé (la statue) hier (vendredi), ça a été un grand moment, j’ai pleuré », avoue Thierry Magnet, 57 ans, vice-président de l’association, pour qui « la prochaine étape, c’est d’accueillir un maximum de gens sur le site, en pèlerinage ».
A l’image de cette fan lyonnaise de 57 ans, Cathy Munoz: « quand j’aurai besoin de le voir, je viendrai ici parce que Saint-Barth, c’est un petit peu loin ». « J’y suis allée en décembre, ma fille m’a payé le voyage et j’ai passé un moment très émouvant, j’ai passé ma journée sur la tombe », raconte-t-elle en agitant un drapeau rouge à l’effigie de Johnny.
DC avec AFP
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