La France souhaite se lancer pleinement dans le tourisme médical pour attirer davantage de patients étrangers. Ce n’est pas nouveau pour les cliniques privées d’accueillir de riches Saoudiens ou des Américains voulant bénéficier de la qualité des soins français. Le pays est en effet mondialement reconnu pour son excellence médicale et, en deuxième position, après les États-Unis, pour des prix bien plus compétitifs.
« Chez nous, aucun médecin ne pratique de dépassement d’honoraires », explique Charles Guépratte, directeur général adjoint de l’Institut Gustave-Roussy (IGR), un centre de lutte contre le cancer situé à Villejuif, près de Paris. « Du coup, la consultation de base est à 28 euros. Pour ces patients internationaux, on la facture à 50 euros. Mais quand ils découvrent ce tarif, certains ont du mal à se convaincre qu’ils viennent d’être reçus par un médecin ayant une renommée mondiale dans tel ou tel cancer. Aux États-Unis, la même consultation, c’est minimum 1 000 dollars (900 euros). »
En 2011, l’Institut Gustave-Roussy a mis en place un service dédié aux patients étrangers, dirigé par Serge Bonnetier, médecin cancérologue. À l’accueil, des hôtesses anglophones reçoivent les clients et l’établissement hospitalier met même à disposition des navettes pour les raccompagner à leur hôtel. Aujourd’hui, près de 2 000 patients étrangers y sont soignés chaque année.
« Il faut faire très attention à ne pas avoir une médecine à double vitesse »
-David Marguerit
L’idée du gouvernement serait de généraliser l’aspect touristique des hôpitaux français avec tout le package de services nécessaires autour des soins : hôtels, transports, restauration, loisirs. Le rapport Kervasdoué, commandé par les ministres Laurent Fabius et Marisol Touraine en 2014, avance que ce tourisme médical pourrait rapporter 2 milliards d’euros d’ici à cinq ans et créer 30 000 emplois.
Selon le rapport de l’économiste David Marguerit, le nombre de patients dans le monde se rendant à l’étranger pour recevoir des soins aurait doublé en cinq ans, passant de 7,5 millions en 2007 à 16 millions en 2012. Ce marché mondial est aujourd’hui estimé à 60 milliards d’euros. Mais, selon l’économiste, « il faut faire très attention à ne pas avoir une médecine à double vitesse, avec des patients étrangers prêts à dépenser des fortunes à qui on va proposer des services incroyables, sur mesure, dans des délais extrêmement courts, pour passer devant les patients français qui sont déjà là et qui attendent. Il faut que ce soit très encadré pour que le traitement soit exactement le même ».
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