La directrice de la Sécurité sociale a reconnu « un surnombre significatif » de cartes vitales, lors d’une audition en commission parlementaire. Doit-on craindre une fraude sociale de grande ampleur ?
Mardi 11 février, lors d’une audition en commission parlementaire évoquant le sujet de la fraude aux prestations sociales en France, Mathilde Lignot-Leloup (directrice de la Sécurité sociale), a reconnu un surnombre de 2,6 millions de cartes vitales.
Un constat faisant craindre à certains observateurs une fraude sociale de grande ampleur.
2,6 millions de cartes vitales en trop circuleraient en #France.
Une réalité ignorée et minimisée que je déplore pourtant depuis de nombreuses années.
Aussi je suis ravie de faire partie de la commission parlementaire sur les fraudes sociales. https://t.co/2BGD8Ya3FP— Valérie Boyer (@valerieboyer13) February 13, 2020
Pendant le débat, en entrant dans le vif du sujet, les députés Patrick Hetzel (LR), Pascal Brindeau (UDI) et Michel Zumkeller (UDI) ont interrogé Mathilde Lignot-Leloup, qui, avant d’avoir confirmé ce chiffre, a d’abord détaillé le dispositif de lutte anti-fraude de la Sécurité sociale.
Souhaitant avoir une explication claire, la question a alors été recentrée sur le nombre de cartes vitales actives en circulation, qui diffère grandement du nombre de bénéficiaires légaux, ce à quoi Mathilde Lignot-Leloup a finalement répondu :
« Il y a actuellement 58,3 millions de cartes vitales en circulation, pour 55,7 millions de porteurs potentiels, ce qui porte, à fin 2019, à 2,6 millions l’écart enregistré. »
?Quand le ministère de la santé & la direction de la sécurité sociale finissent par reconnaître l’existence de millions de cartes Vitale actives en plus par rapport aux gens y ayant droit… Merci à @patrickhetzel @pascalbrindeau @MichelZumkeller pour ce travail #FraudeSociale pic.twitter.com/ykoFgoYTOD
— Charles Prats APM ☥ن ? (@CharlesPrats) February 12, 2020
Interrogé par Le Figaro, Charles Prats, magistrat délégué de l’Association professionnelle des magistrats, a déclaré : « Le député Michel Zumkeller a bien expliqué en commission que ces millions de cartes vitales représentaient un enjeu de 9 milliards d’euros par an pour l’assurance maladie. »
« Et maintenant on fait quoi ? » s’interroge-t-il, consterné par les chiffres.
Face à un tel surnombre, Mathilde Lignot-Leloup a malgré tout relativisé le risque de fraude aux prestations sociales : « Ce n’est pas parce qu’on a 2,6 millions d’écarts qu’on a plus de consommation. Les droits des bénéficiaires sont interrogés lors des prestations par les professionnels de santé. »
Cependant, elle a reconnu que l’estimation de l’ampleur de la fraude est « un sujet complexe » et a évoqué l’action d’un dispositif de lutte anti-fraude, en faisant référence aux comités départementaux de lutte contre la fraude, ce qui devrait permettre « une approche coordonnée entre plusieurs organismes ».
Au final, une chose est sûre, la fraude aux prestations sociales en France est un débat qui est loin d’être terminé.
➡La directrice de la Sécurité sociale Mathilde Lignot-Leloup a reconnu qu’il y avait 2,6 millions de cartes vitales actives en trop. Un surplus qui pourrait représenter un enjeu de 9 milliards d’euros par an pour l’assurance maladie #FraudeSocialehttps://t.co/sD3A3H9R8q
— TV Libertés (@tvlofficiel) February 12, 2020
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