Dans un documentaire diffusé le 15 janvier sur France 2 à l’occasion des 60 ans de la Constitution, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont donné leur point de vue sur le recours au référendum.
Alors que la mise en place du Référendum d’initiative citoyenne (RIC) constitue une des principales revendications des « gilets jaunes », les deux prédécesseurs d’Emmanuel Macron ne semblent pas particulièrement favorables à l’usage du référendum tel qu’il est prévu par la Constitution de 1958, c’est-à-dire essentiellement à l’initiative de l’exécutif ou des parlementaires.
François Hollande confie ainsi être « extrêmement réticent » à ce dispositif, estimant qu’il « divise profondément ».
« Lorsqu’il s’agit d’une modification profonde de nos institutions – ça a été le cas du quinquennat – le référendum est nécessaire parce qu’il s’agit du pacte démocratique, du contrat entre les citoyens et les institutions. Mais pour le reste… Est-ce que sur des questions de société, parfois douloureuses, il est opportun de recourir au référendum ? Fallait-il le faire sur le mariage pour tous, ou plutôt sur l’abolition de la peine de mort ? », ajoute l’ancien président de la République.
Un point de vue que partage plus ou moins Nicolas Sarkozy qui estime que « le référendum doit être une question très simple à laquelle on peut répondre par oui ou par non ».
Revenant sur le référendum initié en 2005 afin de demander aux Français leur avis sur « la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe », l’ancien locataire de l’Élysée explique qu’il « ne pense pas que l’on peut répondre par oui ou par non à un traité de 250 articles ».
Malgré le non qui l’avait emporté à 55 % à l’issue du référendum, Nicolas Sarkozy n’avait d’ailleurs pas hésité à aller à l’encontre de la décision du peuple français en 2008 lorsqu’il avait fait ratifier le traité de Lisbonne par voie parlementaire.
Ce dernier reprenait la quasi-intégralité du projet de Constitution européenne ayant pourtant été rejeté par la nation trois ans plus tôt. Une manœuvre politique qualifiée de trahison par de nombreux observateurs à l’époque.
Et M. Sarkozy d’expliquer dans le documentaire de France 2 qu’il aurait cependant « volontiers fait un référendum sur la suppression du service national » pendant son mandat, car « on peut répondre par oui ou par non ».
« Mais pour des raisons institutionnelles, médiatiques et politiques, je pense que les référendums doivent être maniés avec précaution. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas les avoir, mais la Ve République, c’est le pouvoir donné à un homme et une majorité pour cinq ans : qu’ils assument leur pouvoir », conclut le fondateur des Républicains.
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