Au procès dit du « frigo de Falco », le procureur a réclamé jeudi « de mettre fin immédiatement aux mandats électifs » du maire de Toulon, Hubert Falco, accusé d’avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing réglés par le conseil départemental du Var.
Hubert Falco, 75 ans, maire de Toulon et président de la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, est jugé depuis mardi par le tribunal correctionnel de Marseille pour recel de détournement de fonds publics.
N’aimant pas « le suspense » de fin de réquisitoire, le procureur de la République Mathieu Vernaudon a prévenu dès le début de sa prise de parole : « Je vais vous demander de mettre fin immédiatement aux mandats électifs qui pèsent sur la tête d’Hubert Falco », parlant de « vrai scandale » dans ce dossier.
Maire de Toulon depuis 2001, M. Falco, ex-LR désormais rallié au président Emmanuel Macron, a également dirigé le département du Var, de 1994 à 2002, et il préside la métropole de Toulon depuis sa création en 2002.
Après son départ, et notamment pendant la période visée par ce procès, d’avril 2015 à octobre 2018, l’élu toulonnais et homme fort du Var, resté président honoraire du département, aurait pourtant continué de venir manger à la cafétéria de cette collectivité, très régulièrement, et ce sans jamais rien débourser. Plus grave, selon un ex-responsable des cuisines du département, qui s’est ensuite suicidé, les repas du soir et du week-end de l’élu et son épouse étaient toujours préparés par le personnel, avec des ingrédients achetés sur le budget du conseil départemental. Ces repas et ingrédients étaient stockés dans un frigidaire dédié, d’où le nom de ce dossier : « Le frigo de Falco ».
« Une véritable entreprise de démolition »
« Je n’ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemental quand je montais pour y travailler », a expliqué Hubert Falco, entendu mercredi. En revanche, il a démenti fermement les accusations de repas préparés spécialement pour lui : « L’enquête a prouvé qu’avec mon épouse, on dépensait plus que la moyenne nationale pour se nourrir ! J’aime aller dans les magasins, j’aime aller acheter des légumes », s’est-t-il défendu parlant d’ « une véritable entreprise de démolition » qui l’aurait visé avant les municipales de 2020.
Au total, le coût de ces repas privés sur le budget du département, se serait élevé à au moins 64.500 euros sur la période visée, entre 2015 et 2018. Soit 1500 euros par mois, selon les enquêteurs.
Après la suite des réquisitions jeudi et les plaidoiries de la défense, le jugement est attendu vendredi. M. Falco est jugé aux côtés de Marc Giraud, président du département du Var à l’époque des faits, poursuivi lui pour détournement de fonds publics.
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