L’opposition sud-coréenne a exhorté Séoul à enquêter sur l’espionnage présumé des États-Unis dans le pays après la fuite de documents semblant révéler que Washington surveille son allié asiatique.
Des documents classifiés américains particulièrement sensibles et divulgués en ligne semblent indiquer que les États-Unis ont espionné des conseillers du président Yoon Suk Yeol en matière de sécurité nationale afin de garantir des livraisons d’armes à l’Ukraine.
Des allégations d’écoutes
L’annonce de cette fuite a suscité des critiques en Corée du Sud au sujet de la vulnérabilité des communications au sein des administrations-clés du pays, comme la présidence. Des opposants politiques ont accusé le gouvernement de tenter de mettre l’incident de côté et d’apaiser les relations avec l’allié américain, en amont d’une visite de M. Yoon à Washington en avril.
« Le gouvernement doit faire toute la lumière sur les allégations d’écoutes et, si elles s’avèrent fondées, il doit obtenir des excuses de la part des États-Unis et la garantie qu’ils ne recommenceront pas », a déclaré mercredi Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate situé dans l’opposition.
La présidence sud-coréenne a tenté mardi de minimiser l’importance de cette fuite, qualifiant de falsifiés « un nombre significatif » de ces fichiers. Des dizaines de photographies des documents circulent depuis au moins plusieurs semaines sur les réseaux sociaux et services de messagerie tels que Twitter, Telegram et Discord.
Une violation possible de la doctrine nationale
Le Pentagone a dit s’efforcer de déterminer si les documents sont bien authentiques, et a déclaré qu’au moins l’un d’entre eux semblait avoir été manipulé. Une copie d’un des documents ayant fuité, obtenue par l’AFP, fait état de discussions entre de hauts responsables de la sécurité nationale sud-coréenne, s’interrogeant sur la fourniture à l’Ukraine d’armes et de munitions produites dans leur pays et sur le risque d’une éventuelle violation de la doctrine nationale qu’elle pourrait entraîner. La ligne sud-coréenne consiste en effet à ne vendre aucune arme aux pays en guerre.
Un responsable a suggéré d’exporter des munitions en Pologne pour contourner cette mesure, selon le document.
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