Un tribunal d’Istanbul a condamné mercredi trois ressortissants turcs à de la prison pour avoir aidé l’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn dans sa fuite rocambolesque du Japon vers le Liban en décembre 2019.
Un haut responsable de la compagnie de location de jets privés MNG Jet, Okan Kösemen, et deux pilotes ont été condamnés à quatre ans et deux mois de prison pour « trafic de migrants », selon une journaliste de l’AFP dans la salle d’audience.
L’un de leurs avocats a indiqué à l’AFP qu’ils feraient appel de cette condamnation.
Le tribunal a par ailleurs acquitté deux autres pilotes et deux hôtesses de l’air qui étaient jugés à leurs côtés.
Malversations financières
M. Ghosn, accusé au Japon de malversations financières, a fui le pays à bord d’un appareil privé appartenant à MNG Jet qui s’est posé à Istanbul, avant de se rendre au Liban où il a trouvé refuge
La procédure judiciaire turque a permis de mettre en lumière les conditions spectaculaires de la fuite du magnat déchu âgé de 66 ans, détenteur de trois nationalités (française, libanaise et brésilienne).
Selon les enquêteurs, le fugitif a effectué le trajet entre Osaka (ouest du Japon) et Istanbul caché dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel 70 trous avaient été percés afin de lui permettre de respirer.
Deux complices
D’après le procureur turc en charge de l’accusation dans ce procès, deux complices présumés de M. Ghosn, Michael Taylor, ancien membre des forces spéciales américaines, et George-Antoine Zayek, un ressortissant libanais, ont « recruté » M. Kösemen, le cadre de la compagnie MNG Jet, pour assurer le transit sans encombre à Istanbul.
Selon l’acte d’accusation, le jet privé s’est posé à l’aéroport Atatürk à Istanbul, puis M. Ghosn est monté à bord d’un second appareil qui a décollé pour Beyrouth.
Les deux pilotes condamnés mercredi, Noyan Pasin et Bahri Kutlu Somek, sont ceux qui étaient aux commandes de l’avion qui a effectué la liaison entre Osaka et Istanbul.
Lors du procès, ils ont rejeté les accusations, soutenant qu’ils n’étaient pas au courant de la présence de M. Ghosn à bord de l’appareil.
« Je ne m’attendais pas à cette condamnation. Il n’y a aucune preuve concrète. Je suis surpris », a déclaré à l’AFP M. Pasin à l’issue de l’audience.
Les autorités turques accusaient M. Kösemen d’avoir reçu plusieurs virements pour un montant total supérieur à 250.000 euros dans les mois qui ont précédé la fuite de M. Ghosn.
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