Les ministres de l’Environnement du G20 ont échoué vendredi à trouver un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour faire face au changement climatique, une semaine après l’échec sur les énergies fossiles.
« Nous n’avons pas pu atteindre un accord sur un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 », a déclaré à l’AFP le ministre français de la Transition écologique Christophe Béchu, avant d’ajouter : « Je suis très déçu. »
Discussions compliquées
Les discussions avec la Chine, l’Arabie Saoudite et la Russie ont été « compliquées », a-t-il précisé. Les ministres du G20, dont les membres représentent à eux seuls plus de 80% à la fois du Produit intérieur mondial brut et des émissions de CO2 sur la planète, devaient examiner vendredi à Madras, en Inde, plusieurs dossiers cruciaux comme le financement de l’adaptation au changement climatique, la biodiversité et les principes devant régir les activités économiques maritimes.
Et surtout celui visant au plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, pour lequel le ministre français a annoncé en fin de journée un échec. Mais dans les couloirs, on ne s’attendait guère à d’importants résultats sur les autres dossiers non plus.
Il était pourtant prévu à l’origine que cette rencontre des ministres de l’Environnement du Groupe des Vingt (les dix-neuf économies les plus développées et l’Union européenne) aboutissent à des accords qui seraient ensuite signés par les dirigeants au cours d’un sommet en septembre à New Delhi.
Possibles conflits d’intérêts avec les gros producteurs de pétrole
L’échec des ministres de l’Énergie du G20 qui le 22 juillet à Goa en Inde, n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur un calendrier de réduction du recours aux énergies fossiles a été perçu comme une victoire des gros producteurs pétroliers opposant une résistance à une transition énergétique rapide.
Parmi les participants au sommet de Madras figure notamment Sultan Al Jaber, le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis Adnoc, qui présidera aussi les négociations de la COP28.
Sultan Al Jaber a été critiqué pour ce qui apparaît comme un conflit d’intérêts, les combustibles fossiles étant considérés comme la principale cause du réchauffement climatique. Certains blâment d’ailleurs ouvertement les gros producteurs de pétrole, comme l’Arabie Saoudite ou la Russie, pour le manque de progrès des discussions. « Tant qu’il y aura de la demande, il continuera à y avoir de la production », a commenté M. Amin.
« Le monde a besoin que ses dirigeants s’unissent, agissent et tiennent leurs promesses ; et cela doit commencer avec le G20 », ont déclaré jeudi dans un communiqué commun Sultan Al Jaber et Simon Stiell, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).
« Les négociations ne vont pas vite, je ne vais pas le dissimuler », a reconnu M. Sinkevicius, soulignant que les années ont passé depuis l’accord de Paris sur le climat de 2015 et qu’il « est temps de l’appliquer ».
4000 milliards de dollars par an
Un rapport préparant la présidence de l’Inde au G20 a évalué à 4000 milliards de dollars par an le coût de la transition énergétique et souligné l’importance d’un financement à bas coût de cette transition pour les pays en développement.
Mais l’Inde et la Chine, dont le charbon est l’une des principales sources d’énergie, font actuellement partie des cinq premières économies du monde.
« Lorsque nous parlons de pays en développement, nous ne devrions pas nous référer à la situation des années 1990 », a insisté M. Sinkevicius. « Nous devons résolument aider les plus vulnérables qui sont déjà lourdement affectés », a-t-il martelé.
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