Englué depuis trois mois dans une affaire de chantage à la sex-tape, Gaël Perdriau a annoncé jeudi 8 décembre qu’il se mettait en « retrait total » de ses fonctions de président de la métropole de Saint-Étienne, en réponse à de nouveaux appels à la démission.
« J’entends le besoin de certains de me voir prendre du recul… C’est la raison pour laquelle je prends la décision de me mettre en retrait total de la métropole », a dit l’ex-LR, avant de quitter le conseil métropolitain.
Une demi-douzaine d’élus ont présenté à l’ouverture des débats un « voeu pour imposer que la morale et l’éthique des conseillers métropolitains soient respectées ».
« Le contexte judiciaire pèse lourdement sur notre métropole », surtout depuis que « nous avons assisté avec stupeur à une tentative inédite de censure de presse », dit le texte lu en séance, appelant à un vote sur sa démission.
« M. Perdriau a perdu toute forme de légitimité d’exercer un mandat, le maintenir dans ses fonctions serait une insulte (…) S’il lui reste un soupçon de dignité il doit quitter ses mandats dans les meilleurs délais, c’est le dernier service qu’il doit rendre aux habitants avant de répondre à la justice », poursuit le vœu.
Des enregistrements audio accablants
Le maire de Saint-Étienne et président de la métropole, élu en 2014 et réélu en 2020, se trouve depuis trois mois au cœur d’une enquête judiciaire sur le tournage et l’usage d’une vidéo à caractère sexuel dans laquelle on peut voir son ex-premier adjoint centriste Gilles Artigues se faire masser par un homme dans une chambre d’hôtel, fin 2014.
Nommément accusé par M. Artigues, placé en garde à vue mi-septembre, cité dans des enregistrements audio accablants, l’élu de 50 ans a toujours clamé son innocence.
Jeudi, il a à nouveau dénoncé un « pilonnage médiatique » basé sur des « enregistrements illégaux » tout en soulignant la « politique hostile » que Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mène selon lui vis-à-vis de la mairie et de la métropole.
L’affaire révélée par Mediapart l’a déjà poussé à limoger son directeur de cabinet puis à renoncer à ses fonctions représentatives à la ville et à la métropole, tandis qu’un de ses adjoints municipaux accusé d’avoir tourné les images compromettantes démissionnait.
Son exclusion de LR a été prononcée sans même attendre d’éventuelles suites judiciaires.
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