Un garçon a fait face à des conditions horribles dans des camps de réfugiés jusqu’à ce que la morsure d’un serpent devienne une bénédiction déguisée

25 juillet 2018 21:01 Mis à jour: 6 septembre 2019 06:33

La deuxième guerre civile soudanaise a fait environ 2 millions de morts et déplacé environ 4 millions de personnes. Cet homme a fait un voyage incroyable, arrivant à peine à survivre, mais des années plus tard, il est revenu dans des circonstances très différentes.

Manyang Reath Kher a grandi dans le sud du Soudan pendant la deuxième guerre civile soudanaise qui a dévasté ce pays du nord-est de l’Afrique entre 1983 et 2005. Lui et sa famille vivaient assez loin au sud de sorte qu’ils ne pensaient pas que la guerre les atteindrait.

Cependant, un jour où Manyang n’avait que 3 ans, la guerre est arrivée dans son village.

Les soldats du gouvernement soudanais étaient venus à la recherche de rebelles.

L’un des premiers souvenirs de Manyang est d’être séparé de sa mère. Elle lui a dit d’aller chez son oncle, mais il n’était toujours pas en sécurité là-bas.

Les rebelles de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA). (SIMON MAINA/AFP/Getty Images)

Les soldats du gouvernement ont traversé le village pendant que Manyang et son oncle s’enfuyaient.

L’oncle de Manyang l’a transporté de l’autre côté d’une rivière relativement en sécurité, mais il a été abattu avant qu’ils n’atteignent l’autre côté. Cependant, son oncle a pu le pousser de l’autre côté de la rivière.

« Il est mort dans cette guerre au Soudan. C’est la dernière fois que je l’ai vu », a déclaré Manyang à Epoch Times.

Il y avait des amis de la famille qui l’attendaient de l’autre côté de la rivière pour l’aider une fois sur place.

Malheureusement, Manyang était loin d’être en sécurité.

Les soldats ont continué à poursuivre les villageois de l’autre côté de la rivière, et les familles ont exhorté les enfants à fuir pour se mettre à l’abri.

« Il y a un groupe d’enfants qui a été expulsé du village parce que leurs parents voulaient qu’ils ne se fassent pas tuer », se souvient Manyang.

Manyang était devenu l’un des « garçons perdus », un groupe collectif d’environ 27 000 enfants fuyant la guerre civile.

Lui et d’autres enfants réfugiés ont commencé un voyage d’un mois jusqu’au premier camp de réfugiés qui les accueillerait.

Manyang était si jeune qu’il ne peut se souvenir avec précision, mais il estime qu’il a fallu au moins un mois à son groupe, parcourant près de 1 600 km à pied pour atteindre le premier camp en Éthiopie voisine.

« Où allons-nous ? », Manyang se souvient d’avoir pensé.

Les soldats du gouvernement ont continué à tirer sur eux et à les tuer en cours de route. Certains réfugiés sont morts de faim. D’autres ont été tués par des animaux sauvages. Certains ne pouvaient tout simplement pas continuer à marcher.

Seuls 20 000 réfugiés environ se sont rendus dans les camps.

Manyang et les autres réfugiés étaient loin d’être sauvés. Même s’ils s’étaient rendus dans un camp de réfugiés, les conditions n’étaient pas luxueuses.

« C’est une triste réalité. Il n’y a pas d’hygiène, pas de sevices de santé, pas d’éducation. Il n’y a aucun soin. Vous perdez tout », se souvient Manyang à propos du premier camp.

Pendant les 13 années suivantes, Manyang voyagera vers deux autres camps de réfugiés situés le long de la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan, et il y vivra.

Beaucoup de réfugiés sont morts dans les camps. Un jour, Manyang a failli mourir aussi.

Au milieu de la nuit, alors qu’il dormait, un serpent venimeux lui a mordu la main. Cela s’est avéré être une bénédiction mitigée.

« Le serpent a failli me tuer, mais il m’a aidé en même temps », se souvient-il.

L’Organisation mondiale de la santé l’a emmené dans un hôpital de l’ONU où les conditions étaient bien meilleures que dans le camp.

Manyang est resté à l’hôpital pendant près d’un an.

« Est-ce que ma vie sera une vie de camp de réfugiés pour toujours ? Est-ce que je vais rester ici toute ma vie ? », Manyang se souvient de s’être demandé en pensée.

Heureusement, Manyang aura l’occasion de partir.

L’ONU admet le Sud-Soudan en 2011. (STAN HONDA/AFP/Getty Images)

L’ONU lui a demandé de venir pour une entrevue afin de voir comment ils pourraient l’aider. L’ONU essayait de faire sortir les enfants particulièrement vulnérables du camp et de les réinstaller aux États-Unis, et ils avaient entendu parler de l’expérience de Manyang au sujet de sa morsure de serpent.

Il avait une appréhension compréhensible.

« J’avais peur parce que j’ai passé toute ma vie seul. Et puis, je vais être envoyé sur un autre continent qui est lointain », a expliqué Manyang. « J’étais mort de peur. »

Manyang a quitté le camp de réfugiés en 2005 à l’âge de 16 ans. Lorsqu’il est arrivé aux États-Unis, il a été placé dans un foyer pour les deux années suivantes à Richmond, en Virginie.

(pixabay)

Vivre dans un foyer de groupe était loin d’être idéal, mais c’était une grande amélioration par rapport au camp de réfugiés où il avait passé la majeure partie de sa vie.

« Tu as une douche chaude. Tu as un lit où aller. Tu peux voir un bel endroit quand tu vas dehors. Tu peux marcher jusqu’au centre commercial. Tu dois aller à l’école. Tu es heureux de voir des choses différentes de ce que tu vois normalement », a expliqué M. Kher.

Manyang  a obtenu une bourse pour aller à l’Université de Richmond. Il a aimé l’université, et a également eu de très bons résultats dans ses études.

En 2015, il a obtenu un diplôme en sciences politiques et en commerce international.

M. Kher avec un sachet de Café 734. (Avec l’aimable autorisation de Cindy Hamilton)

En 2016, Manyang a lancé sa propre entreprise de café, 734 Coffee. Non seulement c’est un homme d’affaires avisé, mais c’est aussi un défenseur des réfugiés.

Le café équitable de Manyang provient de la région de l’Éthiopie où il a passé la plus grande partie de son enfance en tant que réfugié, et 80 % des profits vont à des bourses d’études pour les réfugiés soudanais.

Heureux de son succès, il veut inspirer d’autres réfugiés à poursuivre l’esprit d’entreprise.

« Les réfugiés peuvent le faire. Ils peuvent ouvrir une entreprise. Ils peuvent réussir », a-t-il dit.

Regardez la vidéo pour en savoir plus :

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